Rex T, Alien Zik
Rex T
J’ai rencontré Rex à l’institut français, le soir du concert d’Iscience. Venue avec son collectif, Alien Zik, Rex devait monter sur scène pour le titre «All we need » extrait de l’album d’Iscience, en featuring avec F.Manel. Je n’avais pas eu l’occasion d’échanger avec lui à ce moment là. Des semaines plus tard, je le revis aux Petites Pierres, à Ouakam. Rex venait de sortir du Djap Society studio. Un nouveau morceau, qui une fois de plus, allé faire trembler toute la communauté hiphop au Sénégal. Je profitais de ma présence impromptue pour faire une interview de l’artiste.
Lui qui n’aime pas les étiquettes, celle de l’artiste lui va parfaitement. Rex T est un esthète aux multiples facettes. Appelé également, Nightman, pour ses performances en scratching et beatboxing, Rex est aussi surnommé Jackson, pour ses performances vocales, proche des plus grandes voies de la soul. Après quelques minutes de discussions, Rex m’avoue que tout petit, avec son père, il écoutait Otis Redding et Julio Iglesias. (Ceci explique tous me dis-je. Rire) Plus tard, Rex découvre le Jazz, la Soul puis le Hiphop.
« J’étais mélomane comme beaucoup de monde. J’écoutais tous sauf le mbalax, zouk et salsa.Je ne me limitais pas, j’étais curieux. »
En 1998, Rex, accompagné de Bario rentre dans le hiphop. Avec d’autres, ils créent Escadron 113. Le groupe vieux de quinze ans existe toujours, même si certains des membres ont quitté le navire. Pour son quinzième anniversaire, Escadron 113 prépare un nouvel album… Attendons patiemment, le bébé devrait voir le jour dans quelques mois.
Quelques années plus tard, Rex rentre Diabolo, Saheed et Karismatik Diksa. Les autres Mc’s des parcelles assainies. À l’époque, tous vivaient dans le même quartier. Le collectif Alien zik prend forme. Ensemble, ils montent un studio, du même nom. Leurs volontés étaient et restent de faire un Hiphop mature, technique et universel. Pour Rex, le rap c’est de la musique, dans toute l’ampleur, et la complexité de sa forme.
« Très tôt, on a su ça… Il faut de la technique, des bonnes mélodies et des vib’s. »
En 2009, Alien zik sort sa première mixtape www.rap.com. A travers cet opus, Alien Zik voulait faire la différence. L’objectif a été atteint, aujourd’hui, cette mixtape restera dans les anales de l’histoire du hiphop sénégalais. Le double album de 32 titres, Benèn planète, sort quant à lui en 2010…
« Double album… Parce qu’on est des poids lourds. ! » (Rire)
Rex et son groupe sont hyper productifs. Ils ont en réserves des centaines de son, jamais sortie. Rex D vie sa musique. Il habite dans le studio.
« J’habite dans un studio, je dors musique, je me réveille musique. Quand Dixa s’amène le matin, on fait des mix ou des prises. Vers 17h, il rentre. Moi, je reste le gardien du studio.. Je suis le rat du studio ! » Ajout-il avec une pointe d’humour.
Rex D travaille aussi sur ses projets solo. L’artiste apprécie beaucoup la chanson. A l’aise dans différents styles, qu’ils soient Hiphop, Rock, ou plus Acoustique. Mais Rex ne veut pas faire n’importe quoi. Il travail les techniques et veut maitriser les normes de ces genres musicaux.
« Il faut toujours exceller dans ce que l’on fait. Pour moi la musique n’a pas de frontière. tu peux être en chine et faire du hiphop. L’essentiel c’est de le faire bien ! »
S’il était un son, ce serait ce morceau de Blink 182 ; « I miss you ». Ce son le transperce.. Rex T apprécie le pop rock. La musicalité, les jeux des musiciens. C’est vivant ! À contrario du hiphop, qui est plus dans la programmation.
« C’est pourquoi j’ai un penchant pour le rock.. Toute la journée, j’écoutais ce son… »
Dans cinq ans, Rex T espère être un ambassadeur la musique sénégalaise sur l’international. Un simple artiste, qui habite au Sénégal, et qui fait de la bonne musique. Rex souhaite réussir dans cette musique, pour laquelle il a tout donné. Et puis ils sont tous appelé à construire une famille.
«On a consacré notre vie à cette musique, il faudrait que ca paye »
Cependant, un problème de taille entrave la route d’artistes tels que Rex ; l’industrie culturelle au Sénégal. Selon l’artiste, il n’y’a pas d’industrie, pas de bon producteur, pas de distributeur. Et le public, parlons en. Le public sénégalais n’est pas « calé en music ».. Il Faudrait qu’il y est de bon artistes, des scènes accessibles et que la musique paye.
« Les gens qui s ‘en sortent c’est les grillots du mbalax… tu te mets à chanter des chansons engagés.. Ils te disent Ah !, c’est des boys ! »
Malgré tout Rex, et son groupe Alien Zik, y continuent d’y croire. Même si, selon Rex, ils ne bénéficieront pas de ce changement.
« on en bénéficiera pas.. on le sait.. mais on pense à l’avenir.. »
En Afrique, la création est présente partout. On a çà dans le sang, cette débrouillardise, cette créativité. Cependant, le manque de financement, de sponsoring, de mécène ralentie beaucoup les choses.
Rex se produira au Dadjé, avec son Groupe Alien zik, le 21 Juin, pour la fête de la musique..
Son Mots de la fin : « Au Sénégal, les gens mettent la musique dans une cage.. il faut pas qu’on se crée des barrières.. Si t’es un artiste t’es libre. Soyons open mind… »
L’arrivée de Disscrimination Talla, l’homme de l’ombre, me fait pensé à leur projet d’Urban mag.. Sidy Talla de son vrai nom, travail en étroite collaboration avec Rex. ..
« il gère mes trucs quoi.. Il a son studio à sacrée cœur.. Respect à lui ! »
Rex a un coté comique. Plus jeunes, il regardait beaucoup de dessin animé…Cet humour, Rex, voulait l’amener dans le hiphop. Histoire d’enlever le stress ajout-il en rigolant.
«C’est un projet.. si les radios acceptent ca, on diffusera ca.. Sinon sur internet.. Mais faut que je m’y mette… »
Conseil : « Personne ne peut mixer tes chansons.. à part toi.. Donc c’est important d’apprendre à le faire… »
Retrouver Rex:
http://www.myspace.com/alienzik
https://www.facebook.com/pages/alien-zik/173664959350737
https://www.facebook.com/profile.php?id=100005432285834&fref=ts
