Hot! Diarra Bousso

Diarra Bousso

J’ai découvert Diarra et sa plateforme Dakar Boutique, lors du lancement de DBoutique le 15 Juin dernier. La jeune sénégalaise avait invité plus d’une centaine de personnes triées sur le volet à un évènement tenu secret, quelques part dans Dakar. Je n’avais pu me rendre à cet évènement, cependant j’avais apprécié cette fougue et l’originalité de l’évènement, qui a d’ailleurs fait parler de lui durant des semaines. Après une prise de contact via les réseaux sociaux, aujourd’hui, je rencontre Diarra Bousso, chez elle, à Sotrac Mermoz. Accompagnée de mon fidele ami, Milo, j’allais à la rencontre de la jeune entrepreneuse. Après la visite de son bureau-atelier, situé tout en haut de la maison familiale, je proposais à Diarra de démarrer une interview. J’étais en effet curieuse de connaitre le parcours de cette jeune femme, ses ambitions, ses espoirs et rêves pour la mode africaine.

 

 

A la question comment tu te définis, Diarra répond, après un rire un peu gêné : « je me définis en tant qu’artiste. Je suis photographe, bloggeuse, peintre et styliste. Avant ca, j’étais banquière. Le coté business sort quand je gère la plateforme Dakar Boutique, mais en générale je me vois comme une artiste. »

Diarra fait des études en économies et en maths. Puis elle fait de la finance et bientôt elle travaille à New York. La jeune sénégalaise faisait partie de ceux qui arpentent tous les jours le quartier de  Wall Street. Ses parents étaient très fiers de la réussite de leur fille. Mais Diarra n’aimait pas cette vie. Elle se sentait misérable, elle n’aimait pas ce qu’elle faisait et était triste. Elle quitte New York pour Dakar il y’a maintenant un an de çela. Un grave accident l’a cloué six mois au lit.

Ne pouvant rien faire, elle passe la majeure partie de son temps sur son ordinateur. Diarra visitait les sites de mode et les blogs Fashion.  En Décembre 2012, Diarra se porte mieux… Son corps se rétablit du choc violent de l’accident. Les six derniers mois lui ont paradoxalement remonté le moral. Elle se sentait bien. Pendant cette période elle avait enfin, fait ce qu’elle avait envie. Diarra était heureuse. Elle finit par ouvrir une plateforme de ventes en lignes, Dakar Boutique. Quelques semaines plus tard, Diarra rentre à New York et décide de démissionner. Elle assiste à la Fashion Week Newyorkaise. Pendant plus d’une semaine, elle est entourée par bon nombres d’artistes, Fashion-designers, créateurs etc…

 

 

Diarra Bousso finit par rentrer à Dakar et décide de monter sa marque. Elle dépose au niveau de l’OAPI deux marques,  Mint et DB (Diarra Bousso). Mint, est une marque de prêt à porté, plus accessible, et DB, une griffe haute couture ancrée dans le haut de gamme. Il fallait séparer les deux marques. Ces deux concepts cohabitent sur la même plateforme de ventes en ligne Dakar Boutique.

Diarra avait envie de faire du “Made Africa“, le next “Made in Italy“. Faire de l’Afrique un centre du luxe. Le luxe peut venir de ce continent, selon la jeune créatrice, continent qui est trop souvent étiqueté. Diarra avait envie de travailler avec cette dichotomie. C’est de là qu’est née la marque Diarra Bousso. DB c’est du pagne tissés en éditions limité, des peaux, du cuire, du daim. Des produits extravagants et lourds. Mint, quant à elle, est une marque de tous les jours. L’idée est de travailler à partir de tissus traditionnels sénégalais, mixés à des coupes occidentales. Influences ethniques, africaines. Des Tissus tribales, des thèmes asymétriques, tribal. “C’est beau, c’est excitant, c’est des mélanges. “ Les prix des produits Mint tournent autour de 40.000 Fcfa. Ceux de DB commencent à 500.000 Fcfa. Les prix sont dans des marges différentes. Deux marchés différents pour deux marques différentes…  Les artistes peintres tels que Picasso, Seurat et Louboutin influencent clairement Diarra Bousso. « J’aime bien m’inspirer de la folie de ces artistes » La collection été 2013 est disponible. A venir collection Automne/Hiver puis celle de l’été 2014. La Jeune créatrice est ambitieuse, et on apprécie cela. Elle aimerait présenter ces collections à New York, puis à Paris.

 

 

Diarra Bousso se lance en Mars, mais tout à vraiment commencé selon elle, après l’évènement de Juin. Les gens se sont rendu compte de ce qu’elle faisait, de son travail de créateur. Cette première expérience était géniale. Diarra voulait faire un truc vraiment différent. Pendant six mois, elle travaille  sur un thème et un concept unique. L’artiste voulait que le public vive son expérience d’après accident. Elle était perdu, avait des trous de mémoires, n’avait plus de repères. Diarra Bousso s’est retrouvée grâce à la Mode. “Lost in Style“ voilà le concept du dernier défilé de DB.

« Le public est venu à la maison pour un défilé surprise. Puis on les a mis dans des voitures… Les mannequins faisaient du stop sur la route des almadies. On les a invités sur l’ile de Ngor, puis sur des bateaux. À la fin ils étaient bien… Ca m’a permis de faire un truc assez extravagant. Un défilé ou les mannequins ne marchent pas… Ou c’est toi qui viens voir les mannequins dans les chambres. J’aimerais qu’à chaque année il y est une surprise… Je veux faire de çà un truc requérant, basé sur mes émotions du moment. »

Le truc ingénieux des deux marques, «C’est comme une pizza, quand tu as faim, tu commandes et tu te fais livrer ». Les deux marques sont disponibles en Ligne. Que vous soyez à Dakar, New York ou Paris, vous pouvez commander et vous faire livrer. «Quand tu veux une robe à minuit, tu peux appeler le livreur et te faire livrer ta robe avant de sortir. Je veux que qu’elles puissent faire du shopping à 03h du matin si elles en ressentent le besoin. »

 

 

Le point de vue de Diarra sur la mode sénégalaise. Selon elle, il faudrait avoir plus confiance en nos créateurs. Le public est obsédé par les produits provenant de l’extérieur. Le public préfère acheter des produits provenant d’Asie, vendu en France. Il faut que le public consomme africain. Diarra aimerait que le public comprenne que la mode est un Art. Il faut regarder la mode comme un art, plutôt que comme un instrument qui prouve l’appartenance sociale. Elle aimerait que le public arrête d’être complexé. C’est ca qui manque à Dakar.

Les jeunes créateurs abandonnent très vite, parce que le public, mis à part liker les photos, et venir au défilé, ne consomme pas. Diarra souligne la faute des médias. Pourquoi ne suivent-ils pas ? A l’extérieur, d’après Diarra, les gens sont obsédés par les produits africains, c’est juste incroyable. Elle me raconte une anecdote. A la derniere Fashion Week New Yorkaise, Diarra était habillé en grand boubou, sa sœur quant à elle, était habillée en Mint. Les photographes et journalistes les ont immédiatement interpellés. Sa sœur a finit dans Glamour. Une ami a elle, a finit dans Vogue. «  Là-bas, quand on porte nos créations, on est comme des œuvres d’Art ambulantes. On devrait célébrer notre mode avec plus de confiance. »

 

 

Diarra Bousso, la marque comprend aussi un coté maroquinerie. Des sacs en peau. Les produits sont chers. Ils sont faits au Sénégal. Diarra voulait montrer le savoir faire local. Elle aurait pu produire en Chine, ou en Italie, mais elle a fait le choix de mettre en exergue les artisans sénégalais. «On a tellement de savoir faire. Y’a tellement de belles choses. Ici, on ne peut pas déprimer, entre les couleurs et les formes. On en prend plein la vue. L’aspect développement de l’art, c’est vraiment le futur du Sénégal et donc de l’Afrique. »

Son conseil : « Arrêtez de fucking vous plaindre. Et faite ce que vous avez envie de faire. La vie est courte. Le bonheur n’est pas l’argent. Le bonheur que j’éprouve dans mon studio ne vaut pas les millions que je gagnais à New York. Si tu as de la conviction et de la passion, je pense que tu peux faire ce que tu veux. »

Si elle était une fringue : «  pas une culotte, je serais un moussor, c’est un petit bout de truc qui ne veut rien dire… Mais tu peux le mettre partout. Et puis en plus t’es en haut.

Une couleur : « Bleu turquoise »

Est tu heureuse ?: «Oui très. Je suis vraiment comblée alhamdoulilahi. »

il y’a une application pour iphone et android qui s’appelle Dakar Boutique
la vente privée du 17 Aout inchallah.
videos de mes event:
Online Shop: www.dakarboutique.com
Youtube, Twitter: @dakarboutique
Instagram: @thedakarboutique

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