Hot! Enzo Itzaki

Enzo Itzaki

 

 

J’ai rencontré Enzo à Sacré Cœur 3, un après midi d’Aout. Le Fashion Designer m’avait alors reçu dans son atelier. Son assistant, mon ami Milo, m’avait fait faire une rapide visite des lieux, me montrant le show room et les espaces ateliers. Pendant ce temps, Enzo était en plein essayage, et travailler avec un nouveau model. L’homme m’apparut tous de suite comme un créateur fou, dans le bon sens du terme. Il était passionné parce qu’il faisait, et çà, on le voyait tous de suite.  Les cheveux grisonnants, souriants, le visage d’Enzo passait de la joie, en contemplation devant une de ces créations, à la contrariété parce que le pantalon ne tombait pas comme il l’aurait voulu. Après quelques minutes, Enzo demanda au jeune model, sur lequel il faisait les essayages d’attendre quelques minutes, le temps pour lui de répondre à mes questions. J’étais une fois encore curieuse de découvrir l’artiste que j’avais devant moi.

 

 

Styliste du monde, c’est ainsi qu’Enzo se définit. D’origine Libanaise, de Nationalité Française, Enzo a vécu à Paris, en Afrique et au Liban. Toutes ces influences créent un mélange intéressant pour Enzo. Celles-ci l’ont aidé à trouver un style particulier. Il ne peut être classé comme un styliste africain ou arabe ou français. Son style rassemble ces trois cultures

Enzo a eu une carrière compliquée. Un parcourt hors normes, voir quelque peu particulier. Il fait des études en Philosophie Arabe, puis il arrête à cause de la guerre au Liban. Il travail en Afrique avec ces frères… Mais le commerce ne l’intéresse guère. Enzo décide de reprendre des études, et va s’installer à Paris, ou il suit des études en Mode. A la fin de celles-ci, Enzo retourne au Liban. Pendant longtemps, il ne retrouve pas de travail. Il quitte bientôt le Liban pour la Cote d’Ivoire. Ou il monte une boutique et propose ses services de décorateur intérieur. Fer forgé, Marbre et Bois sont les éléments qu’Enzo utilise pour décorer les maisons. C’est une de ces clientes, qui l’aide à venir à Dakar quand la guerre explose en Cote d’Ivoire… Ca fait maintenant sept ans, qu’Enzo est à Dakar.

« Je suis très artiste. Mes vêtements sont le reflet de beaucoup de choses qui m’entourent. » Durant la période du décès de sa mère, Enzo travaillait beaucoup avec des motifs florales. Après cela, il y’a eu la période Barack Obama.. Pour le créateur, cette investiture a apporté un nouveau souffle de vie… L’artiste créait alors des vêtements très coloré… «Je travail sur des coups de cœur.. Je suis les tendances internationales, mais je l’adapte au pays où je suis». Au Sénégal, la femme est coquette, et elle est fière et elle impose ses rondeurs. «Je me suis rendue compte qu’avec ses rondeurs, elle porte de tout. 95 % de ma clientèle s’assume, et elles assument le fait, qu’elles soient fortes… Elles ne veulent pas faire des régimes toutes leur vies.»

 

 

Son coup de cœur de l’année 2013, c’est le Pagne Africain… Enzo me montre une robe, en pagne, mousseline et wax. L’Afrique du sud est aussi une thématique qui a influencé sa collection 2013. A sa manière il crée vêtements et chapeaux… Deux collections qu’il compte présenter à Paris en Octobre. La politique ainsi que les évènements liés à celle-ci influence les choix esthétiques d’Enzo.

La mode africaine contemporaine est superbe selon Enzo. «Mais le monde ne nous prend pas au sérieux. »  Au Sénégal, quarante % de la population vit de la couture d’après Enzo. Dans sa rue, vous pouvez compter jusqu’à trente boutiques. En Europe, quand vous montez un atelier le gouvernement vous soutient et vous appuie dans la création d’entreprises textiles. Ici, Enzo a essayé de monter des structures pour encadrer les jeunes couturiers. Malheureusement, les intérêts personnels de chacun ont bloqué la mise en place d’éléments de structuration et donc de développement des entreprises textiles.

« Moi je voulais des financements pour cette année 2013, j’ai du vendre un bien hérité de ma mère pour pouvoir travailler.» Il ne se rende pas compte de l’impact économique que cette industrie  provoque… Combien de famille vive de la couture? «Qu’on arrête de nous prendre comme des gens qui sortent de la foret…» Les gens ne consomment pas africain. Enzo me donne en exemple, une anecdote : « j’avais fait des chemises Enzo Itzaki Dakar.  Un ministre est allé dans une boutique et il a essayé mes chemises, il en a choisit cinq… Quand la caissière emballait les produits, le Ministre a vu Dakar sur l’étiquette. Il a aussitôt déposé et rendu la marchandise. J’ai été choqué par l’attitude de ce monsieur.  J’ai du ré-étiqueté les produits. En une semaine, quarante chemises qui sont partis. Les gens sont complexés. Ce monsieur dépensait en moyenne 1 millions dans cette boutique mais ce jour là, il a tous rendu.

 

 

A la question, qui sont les artistes qui vous inspire, Enzo me répond ; Thierry Mugler et Jean Claude Jitrois, pour son travail du cuire. Chanel, pour son parcours. C’est elle qui a descendu la mode dans la rue. Elle a habillé toutes les grandes Dames du Monde. Tout en prenant une matière comme le «jersey » qui est une matière utilisé dans les étables. Enzo est en admiration devant le parcourt exceptionnel de cette femme.  Dans les créateurs arabes, Enzo apprécie Eli Saab«Au dernier Sira Vison, la présentatrice m’a appelé «Le Eli Saad de l’Afrique.» C’est le plus beau compliment qu’on met fait de ma carrière.» Enzo profite de l’occasion, pour remercier cette présentatrice.

Le coup de Gueule d’Enzo : «  J’en ais toujours. Y’en a beaucoup.»

« Cette fois, c’est pour les gouvernements.

Qu’ils aident les couturiers. Qu’ils ne nous banalisent pas. Il suffit de se promener dans Dakar et de compter les boutiques ouvertes de couturiers… Vous verrez, il y des centaines de millier de familles qui vivent de ca.. Avant mon coup de gueule était pour la copie.. Mais je m’en fou de ca.. La copie m’a obligé à me surpasser.. Et maintenant je vois ça comme un compliment… »

 

 

S’il était un vêtement : « je suis très créateurs de mode. Mais je cherche avant tout le confort… J’adore la mode des années 50. Regardez les robes de ma mère. (Me dit-il en me montrant une photo au mur) C’était une femme très chic. Très coquette… Je crois que c’est elle, elle m’a beaucoup inspiré… J’adore la femme des années 50. Elle était très féminine… Même si elle met un jean, un blouson, il faut qu’elle soit féminine… Si je voulais faire une robe, ou si j’en étais une, j’en ferais une des années 50. »

 

 

Retrouver Enzo:

https://www.facebook.com/enzo.itzaky

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