Hot! Prince Da Silvio BIzenga

Da Silvio Bizenga

 

 

J’ai rencontré Prince Da Silvio, à la Boite à Idée, un après midi d’Aout. L’artiste congolais était venu accompagner de Mamadou Papi Wane, artiste plasticien. Pendant que tous deux s’installaient dans l’entre culturelle, je me munissais de mon dictaphone afin de débuter l’interview du photographe Bizenga.

 

 

Qui es-tu ?

« Je m’appelle Da Silvio Prince Debiz BIZENGA, je suis du Congo Brazzaville. Je vis à Dakar depuis trois ans pour les études. Et ca fait un an et neuf mois que je suis dans la photographie. Je suis étudiant en science, physique et chimie. Après mon diplôme, j’aimerais continuer mes études ailleurs. »

Pourquoi la photographie ?

« Quand j’étais petit, mon père avait un petit appareil argentique, que je touchais souvent. Chez nous, au Congo, être photographe, n’est pas considéré comme un métier… Après mon BEPC(BFEM), quand j’ai demandé à mon père de faire les beaux arts, il n’a pas voulu. Il voulait que je poursuive des études en science. Une fois arrivé à Dakar, pour mes études scientifiques, j’ai rencontré le photographe Siaka Soppo Traoré…  C’est avec lui que j’ai commencé. Puis j’ai rencontré les autres jeunes photographes sénégalais grâce au groupe SunuNaatal, initié par Abdoulaye Ndao (Laye Pro) et Demba Joob, qui se réunit chaque premier samedi du mois. J’essaie d’évoluer dans la photographie, un jour j’aimerais avoir mon studio et faire des ateliers pour valoriser la photo et sensibiliser les populations. »

 

 

As-tu des gens qui t’inspirent ?

« Oui, il y’a le photographe Little Shao très connu, qui shoot les danseurs Hiphop un peu partout dans le monde, et le photographe, Ludovic Florent dit Lorenzo… Il a fait des expositions un peu partout en Europe… Notamment une exposition autour du thème «  Photo Sous-marines (Deep water et Poussière d’étoiles). J’aimerais m’initié à ce type de prise de vue.

As-tu des projets ?

« Oui, je prépare une exposition avec Malyka Diagana. On travail dessus ensemble. Elle m’aide à sélectionner les photos… Ce sont des photos prises dans les rues dans des différents endroits du Sénégal. J’ai pris beaucoup de femmes voilées et d’enfants. Ce sont des choses que je ne connaissais pas avant d’arriver au Sénégal, je n’avais jamais vu ça chez moi, donc j’ai commencé à les prendre en photo. J’avais comme une espèce de fascination. »

 

 

Quand tu prends une photo, comment procèdes-tu ?

Tout d’abord je prends mon temps afin de retrouver cette passion que j’ai à chaque fois que je démarre quelque chose le temps de devenir complètement transparent pour pouvoir faire des bonnes photos puisque je travaille avec un 50mm suis souvent tout prêt des gens, faire la photo aussi souvent proche de la matière c’est le temps le plus difficile que j’ai.  « Dans le cadre d’un défilé de mode par exemple. Je m’installe et j’essaie de me faire oublier. Je m’immerge complètement. Je fais le vide, il y’a que moi et le mannequin. J’essaye de me mettre dans la peau du sujet afin d’avoir un résultat pas trop médiocre…

Pour la danse, c’est Siaka Soppo Traoré  aka Calo Yeleen Vision qui m’a initié à la photographie de danse. Siaka m’invitait à chaque spectacle et on prenait des photos ensemble. Notre objectif était de faire connaitre les danseurs par des photos et que le monde de la danse au Sénégal, sachent qu’à Dakar il y’a de super danseurs…

J’ai envie de faire le même travail au Congo, afin de mettre en avant la culture. Quand j’irais en vacances là-bas, je ferais çà. Puis je partagerais avec ma communauté. Mais mon rêve s’est d’aller en Ethiopie. J’aimerais visiter le pays pendant deux ou trois ans et faire plein d’images… »

Si tu étais une photo tu serais quoi ?

« Je serais une photo en sépia, prise par moi. J’aime bien le coté vieillit que ca donne à l’image. L’expression de la couleur. A l’époque je voyais les photos de mon père, c’était des vieilles photos en sépia. Ca doit être à cause de çà, que je préfère le sépia au noir et blanc. »

 

 

Que penses-tu du milieu culturel sénégalais ?

« Au Sénégal, le milieu culturel est plus développé qu’au Congo. Là-bas on ne considère pas les artistes ou la culture. On considère plus l’économie… A Dakar, j’ai l’impression que chaque année ca ne fait qu’évoluer. C’est vrai qu’il y’a des obstacles, mais les gens travaillent durent ici et font de leur mieux pour donner un sens à l’art sénégalais. Je dirais même que si il y’a plus de touristes au Sénégal, c’est grâce à la culture sénégalaise. »

Est-ce que tu as un conseil à donner aux jeunes ?

« Quand on se met dans un truc. Il faut se concentrer, travailler et faire de notre mieux pour aller de l’avant. Seul le travail paye. Il faut frapper sur le fer pendant qu’il est chaud et être à l’écoute des anciens. Je pense qu’il faut essayer de rester humble et continuer l’apprentissage. Apprendre à écouter et recevoir la critique constructive… »

Dans dix ans où te vois-tu ?

« Un peu partout en Afrique. J’aimerais faire le tour de l’Afrique à la découverte des cultures. Faire des rencontres de différents photographes… Organiser des ateliers et avoir un grand studio rien à qu’à moi… »

Si tu étais une couleur ?

« Orange, pour le coté d’artistique. Cette couleur m’inspire beaucoup. Y’a un bleu que j’aime, mais l’orange reste ma couleur préférée. Je pourrais plonger dans cette couleur et en faire sortir de nouvelles expressions…

Son mot de la fin :

«  Merci Wakh’Art. »

Retrouver l’artiste sur sa page:

https://www.facebook.com/pages/Bizenga-Photography/174636636023672?fref=ts

 

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