Henry Welsh
Henry Welsh;
Président, de l’association des Trophées Francophones du Cinéma
J’ai fait la rencontre de Mr Welsh, un jeudi durant la semaine de projection des films nominés pour la seconde édition des Trophées Francophones du Cinéma. La veille j’avais pu visionner, le docu-fiction ; Never Die Young du Réalisateur Pol Cruchten. Ce film m’avait coupé le souffle. A l’institut français, le lendemain, autour d’un ataya, ( le thé) j’interviewais Henry Welsh, sur cette initiative remarquable qu’était les Trophées Francophones du Cinéma.
L’association de Promotion du Cinéma Francophone est née au Quebec. Les membres de l’association avaient la volonté de défendre la langue française dans toute sa diversité à travers toutes les formes d’art et de culture. « Partager le Français sous toutes ces formes voilà notre ambition. Une langue française métissée, enjolivé. Il était important pour nous de donner au Cinéma Francophone une place sur l’échéquier mondiale. » Aujourd’hui, il y’a un envahissement des films d’Hollywood jumelés à ceux de Bollywood ( Industrie du cinéma Indien), qui est une énorme fabrique d’images et de films. A çà, s’ajoute maintenant Nollywood (Industrie du cinéma Nigérian). Nollywood est une force de frappe en Afrique Anglophone. Cette Industrie est très forte et très structurée, qui tente de gagner du terrain dans l’espace francophone, notamment le Cameroun et le Rwanda.
La première édition des Trophées Francophones a eu lieu à Dakar en Juin 2013. « A travers cette initiative, on invente pas la Roue, on fait la même chose que d’autres grandes manifestations à travers le monde pour la reconnaissance et la récompense même si celle-ci est pour l’instant symbolique… On est pas encore aussi puissant que les Oscars ou les Césars. » Avec le 15ème sommet de la Francophonie, Les Trophées Francophones du Cinéma reviennent à Dakar. « Nous avons la volonté de fidéliser le public sénégalais, qui est réceptif, depuis le succès de la première édition. Le public avait alors apprécié l’initiative et les institutions également » . Mr Welsh ainsi que les membres de l’association mettent beaucoup de temps et de volonté dans ce projet. Les dirigeants de l’association, sont totalement bénévoles.
La deuxième cérémonie des Trophées Francophones aura lieu cette année à Paris. Les cérémonies sont itinérantes. De plus il y’a une alternance nord sud. « Les années se suivantes, on continuera de montrer les films à Dakar, au Liban, en Cote d’Ivoire etc. Nous aimerions réussir à péréniser la Cérémonie. Les films proposés cette année ont été vus durant toute l’année 2014. A travers les trophées on récompense les films et les créateurs de ceux là »
Les personnes qui sélectionnent les films sont de l’Académie Francophone. Cette année 50 films étaient en compétitions . 22 ont été sélectionnés et présentés au public. « C’est la crème des productions de cette année 2014. S’ils n’étaient pas montrés à travers cette initiative, on ne les verrait pas. Je suis content de constater que le public est au rendez vous. Les projections sont gratuites, ca permet au public d’accéder aux films francophones, et aux professionnels du cinéma sénégalais de poursuivre dans leur volonté de faire un cinéma différent, qui appartient à leur culture et ils n’ont pas à rougir de ce dont ils sont capables de faire. La Projection de Madame Dyana Gaye a eu une fort succès. La salle était très remplie, il y avait tellement de monde, que nous avons du installer un écran en extérieur. »
Dans les films présentés il y’a des réalisateurs du monde entier. « La francophonie dont on parle, c’est celle qui nous permet d’échanger et de communiquer même si les films ne sont pas dialogués en Français. Les créateurs parcontre peuvent nous répondre et nous dire ce qu’ils ont dans le cœur. »
Les Thémes abordés peuvent parfois heurter ou bousculer. L’homosexualité, la virilté, la sexualié, l’avortement, la drogue, la religion etc. « On ne choisit pas les films, c’est le résultat d’un vote fait par les personnalités de la culture francophone. Ils proposent et ces films arrivent ici. Personne ne sort pendant les projections. Un artiste peut se permettre de traiter ses themes. C’est sain de pouvoir montrer ce qui se fait en Grece, au Maroc en Algérie, même si ca aborde des sujets délicats. L’art n’a pas de frontières. En tant que président, je refuse toutes sortes de censures… C’est tout ou rien… je serais très ferme là-dessus.
Si les projections étaient tombées pendant le Ramadan, ca ne serait pas fait, parce qu’on respecte la spiritualité de chacun. On ne veut pas heurter la sensibilité de la majorité. C’est évidant.
J’aimerais que les gens de la culture du cinéma au Sénégal fassent un retour auprès des institutions. Aziz Mbaye disait l’an dernier, il faut que les Trophées restent à dakar. C’est important de perpétuer l’initiative et de rencontrer le public sénégalais, dakarois.
On veut être le canal par lequel les pays francophones peuvent de façon égalitaire soumettre des films. Chacun a autant de chance… Chaque pays peut présenter 3 films sortis durant l’année. »
Le lauréat est choisis par l’Académie Francophone et par des gens, qui par le biais de TV5 Monde votent. C’est un collège électoral de cinéphiles à travers le monde, qui sont répartis de façon égalitaire à travers le monde. Les résultats de cette deuxième édition seront connus le 31 Octobre 2014.
Programme Trophées Francophones du Cinéma
