Hot! Nadia Seika

Nadia Seika.

 

J’ai rencontré Nadia il y’a quelques années durant le Festigraff. L’artiste venu de Suisse, était l’une des invités de cet évènement annuel, incontournable au Sénégal. Nadia était revu depuis lors, elle avait participé à d’autres projets autour du Street-Art. De nouveau de passage à Dakar, Nadia prépare cette fois ci, la Biennale, prévu pour Mai 2016. Un après-midi de Janvier, Nadia me retrouvait donc à la Boite à Idée. Je profitais de cette occasion pour enfin, faire une interview de l’artiste.

 

Nadia - Wall Tour - Linguereartwork

 

Nadia

«  Je suis quelqu’un de plus tôt réservée. Qui suis-je ? C’est une question un peu difficile. Nadia, je suis de père iranien et de mère suisse. Je suis de profession sérigraphe. Je donne des cours de sérigraphie, je travaille avec des enfants de Maison de cartier. Sinon d’un point de vue, artistique, je suis artiste peintre, graffeuse. J’ai commencé le graff en 1997. Au départ, je faisais que des tags sur les murs et puis petit à petit j’ai commencé à développer mes lettrages. Je taguais mon nom. Au bout d’un moment, j’ai eu l’impression de tourner en rond. J’ai repris le dessin. Je n’ai jamais fait d’école d’art donc j’ai pris des cours. Dans le dessin, je suis allée vers l’humain et je travaillais sur le portrait. Aujourd’hui, je fais un travail sur le corps humain, et plus tôt sur le corps de la femme, ces interrogations, ces souffrances… »

Les débuts.

« À la base, il y’avait un mal être. J’étais une jeune adulte et je pense que j’avais besoin de crier au monde que j’existais, que j’étais là. J’étais au sein d’un crew « DL » (Deux Lettres). On allait tagger dans la ville. C’est comme ça que çà à commencer.

D’un point de vue professionnel, je cherchais quoi faire. J’ai très vite été vers quelques choses d’artistiques. Un jour je suis allée visiter un atelier à « l’Usine », un espace artistique à Genève. Ça m’a sauté aux yeux. Je ne connaissais pas cette technique d’impression, la Sérigraphie. J’ai tout de suite eu envie de faire un apprentissage. J’ai eu la chance de faire cet apprentissage chez un maitre de la sérigraphie. Il m’a énormément transmis. C’est donc devenu une passion que j’ai pratiquée durant onze ans.

Dans la sérigraphie, on doit réinterpréter ce que le graphiste a voulu exprimer. On doit être dans l’esprit de ce qu’’il a voulu exprimer. J’ai énormément appris sur la couleur. C’est ce travail  m’a donné envie d’apprendre à dessiner. La manière dont je traite la couleur dans mes portraits est héritée de la sérigraphie. Je travaille par aplats ce que ne font pas du tous les artistes graffeurs que j’ai pu rencontrer ici. »

 

GraffNAdia01

 

Seika.

« Seika veut dire Petit sœur, en Serbo-Croate. Un ami Mc’s m’avait donné cette idée. Je trouvais que ça sonnait bien à l’Oreille et au niveau des lettres, ce sont formes intéressantes pour graffer.

Le Sénégal.

« J’ai commencé à voyager en 2006, au Burkina et au Mali. On donnait un coup de main sur le festival Ouaga Hiphop. Ça a été un coup de cœur pour moi. Je suis tombée amoureuse de ce continent ou en tous cas de l’Afrique de L’ouest. J’ai aussi une petite maison d’édition, « Les Editions Kouma ». J’aimerais faire un livre illustré ou bande dessinée. Donc c’est aussi pour ça que je suis retourné au Burkina en 2012. Mais ça a été une déception. Le projet n’a pas abouti. En début d’année 2013, j’ai vu le Festival de Sitou. J’ai entendu parler du Festigraff, par la suite. J’ai été introduit par des amis à Docta, qui m’a invité en Avril 2013, pour la troisième édition du Festigraff. Mon premier mur a été un peu difficile, par la suite, ça c’est mieux passé. Les graffeurs ont pris soin de moi. »

 

DJ AGANA, Nadia Seika, Bandi

 

Le Graffiti Africain.

«  La chose qui m’a le plus marqué à Dakar, c’était de voir qu’ici on ne peint pas son nom. On graff ensemble pour délivrer un message à la population et pour moi c’est fondamentale. On le fait ensemble pour les autres. Alors qu’à Genève, il n’y a pas ce caractère social. Les artistes travaillent plus sur l’esthétique, que sur le message délivré. Il y’a de bons graffeurs au Sénégal et ça se développe dans toute l’Afrique francophone. Il y’a des graffeurs à Kinshasa, au Bénin etc. Il y’a aussi de très bons graffeurs au Ghana. »

Des sources d’inspirations.

« Je m’intéresse à ce qui se fait sur le Street-Art, même si je n’aime pas ce terme. Je regarde et j’observe, mais j’essaye de ne pas m’inspirer. Dans ma recherche artistique j’essaye de me détacher de cette quête d’esthétique. Ce qui va sortir, moi-même, je n’en sais rien. Pour moi l’art est très personnel. Ce qui sort de toi est totalement propre à toi. A un moment donné il faut savoir se détacher et aller vers d’autres choses. Je pense qu’il faut être dans une recherche continue. Se déconstruire pour reconstruire quelque chose qui nous est propre. »

 

GraffNadia02

 

La Biennale 2016.

«  En collaboration avec le RBS crew, on a envie de présenter une façade. Je ne peux pas en dire plus pour l’instant. On travaille encore sur le projet. »

Un mot de la fin.

« Oser. N’ayez pas peur. J’aime bien partir à l’aventure. Après je sais que je ne peux pas rester six mois sans voyager. C’est un besoin pour moi, comme la peinture peut l’être. Donc osez ! »

Retrouver Nadia :

Page Facebook : https://web.facebook.com/NadiaSeika

 

Nadia- Walltour - linguereartwork

 

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *