Hot! Jean Claude Thoret

Jean Claude Thoret

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J’ai rencontré Jean Claude durant la biennale de Dakar courant mai. Il exposait alors ces photos à la Biscuiterie de Dakar. Aujourd’hui, je le reçois dans nos bureaux. Il me raconte son parcours hors normes et partage durant quelques minutes sa culture photographique et ses acquis anthropologique.

Anthropologue, Jean Claude a fait ses classes à Paris. Les années passent.

Il se spécialise bientôt dans l’anthropologie de l’espace. Pendant 10 ans, Jean Claude est directeur de l’école d’Architecture Paris la Villette. Il est de ceux qui relativisent l’aspect culturel de l’espace. Chacune des sociétés créent un mode d’organisation de l’espace.

« A Dakar par exemple on assiste à une mixité architecturale. On peut lire la société à travers l’espace. »

Sa carrière le conduit en Amérique du Sud, où il dirige le centre culturel français de Mexico de 1994 à 1998, puis et en Afrique ou il dirige le centre culturel français de Dakar de 1998 à 2002. Plus tard, Jean Claude travaille au Ministère de la Culture de Dakar. Il s’intéresse de près au patrimoine architectural de Dakar. L’anthropologue est aussi un passionné de photographie… les deux disciplines vont de paires. Jean Claude se remet à la photo sur un arrière fond d’anthropologie.  Il se spécialise bientôt sur le portrait et certains aspects du patrimoine culturel africain, sénégalais en particulier.

Aujourd’hui la photo prend ¾ de son temps.

Pendant longtemps les photos ont servis ces recherches. Jean Claude site un de ces paires ; Pierre Verger. « La photo c’est du rêve. » L’artiste choisit ces heures  de travail. Il aime la liberté de cette activité. Jean Claude s’oriente vers des thèmes. Notamment celui du Meulfeu. Le photographe s’intéresse particulièrement à la fusion entre le tissu et le corps. « Je fais de la photo pour m’amuser. »

C’est à 12 ans qu’il a son premier appareil photo. A l’époque, il est en stage linguistique en Angleterre.

Jean Claude a fait quelques expositions. Mais, monter une exposition,  ça coute très chère. « Il manque des bons tireurs couleurs à Dakar. L’encadrement est encore trop cher. » En 2008, il travaille avec Omar Ly, photographe de la région du fleuve. Pendant deux ans, ils trient et choisissent ensemble les photos qui seront exposées à la Galerie du Manège.

L’artiste se rapproche du Goethe institut de Dakar. Il apprécie la richesse de la culture photographique  allemande. Un  concours est lancé par Touré Mandé Mory. Mais il y’a peu de réponse. Jean Claude déplore le manque d’intérêt du public sénégalais pour ce domaine d’activité. Il décide de lancer une réflexion sur la formation de photographe au Sénégal. Ainsi il met en place avec l’aide du Goethe Institut des ateliers ; Rencontre autour de la photographie. Les rencontres ont lieu une fois par mois au Goethe Institut. L’idée est de sensibiliser les jeunes photographes, mais aussi le public sénégalais. Jean Claude veut aller au-delà des rencontres. « Il faut qu’il y est un choc. » Les photographes sénégalais sont oubliés, ils ne sont pas présent sur le plan international. Avec Touré Bean, il prépare les prochaines éditions des rencontres autour de la photographie.

Chaque photo est une nouvelle occasion, un défi. Ce climat l’enchante. Jean Claude fait ces photos à un mètre du sujet photographié. Ceci implique que le sujet sait qu’il est photographié. Au Sénégal, les gens ont peur des photos. «  Elle vole l’âme du sujet photographié. » La Plage de Yoff est un terrain de jeux pour le photographe. Cependant il lui a fallu 2 ans, d’approche, de fréquentation pour pouvoir photographier les gens. Maintenant ceux sont les gens qui lui courent derrière pour avoir un portrait.

« On rate beaucoup de chose en matière d’audiovisuel africain ». Jean Claude met le doigt sur un sujet plus qu’actuel ; la perte des donnés, et documents historiques sénégalais. « Nous devrions filmés les ethnies, et traditions sénégalaises, car elles sont en voie de disparition. Tout ceci n’existera plus dans quelques années. » En effet, il y’a peu de documentation sur le patrimoine culturel traditionnel sénégalaise. Par exemple, la ville de St louis qui est classé Patrimoine de L’humanité par l’Unesco. La ville est entrain de tombée. Les vieux bâtiments ne sont pas rénovés. Les gens attendent que les maisons tombent. Même si les villes se construisent sur elle-même. C’est tout un patrimoine qui se perd. Selon Jean Claude, St louis devrait être déclassé.  Une banque d’image doit être faite. L’artiste aimerait faire livre, ou une série de publication sur le patrimoine sénégalais. Pour que les générations à venir n’oublient pas les origines de la culture sénégalaise.

Le photographe a  a aussi une passion pour le cinéma.

Avec des amis il développe un concept de cinéma en plein air. Sur des écrans gonflables, ils projettent des films dans les différentes régions de Dakar. Le festival itinérant, c’est ainsi qu’ils l’ont baptisés, existe depuis 2009.  Dakar, St louis, puis le fleuve Sénégal jusqu’à Matam.

Dans le pays serre,  Jean Claude projette du cinéma d’animation, art, peu connu au Sénégal.  Des projections au milieu de nulle part, mais chacunes des séances réunies des centaines de villageois curieux.  Il y’a des compétences au Sénégal, nous pourrions nous lancer dans le cinéma d’animation, ou l’Afrique est encore trop absente.  Et puis, il faut dire que ce type de cinéma est moins cher à la réalisation. C’est un secteur en plein boom en Europe actuellement.

Par ailleurs, Jean Claude a fait un peu de cinéma, au Tchad notamment. Il film les ndeurs. Rituel lié aux femmes qui ont des troubles de la personnalité. De Dakar à Djibouti ces rituels ont lieux.

Son message de fin :

« Ne jamais être trop sage. La vie serait ennuyante et puis elle est trop courte. »

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