Hot! Bayano

Bayano

 

J’ai rencontré Bayano, lors de différentes activités culturelles, notamment durant les 72 H Hip Hop, les Hip Hop Discovery… Je le recroise au studio de Ama Diop, Waliyaane Prod, à la Médina. En effet, Bayano m’apprend qu’il travaille avec Ama, dans cette structure qui existe depuis quelques années maintenant. Durant la répétition de Nix, nous échangeons sur son parcours.

Bayano est le surnom qui lui colle à la peau depuis plusieurs années maintenant.

Baïano : les habitants du Baïa (Brésil)

Bayano se définit comme un activiste culturel. « Quelqu’un qui vit pour la culture… Un homme qui vit la culture et qui veut faire des actions pour la culture. » Ce jeune acteur culturel a participé à plusieurs  festivals. Il est également secrétaire générale de l’association Kay Fecc qui organise un festival de danse chaque année et les différents festivals de Hip Hop. Bayano fait aussi de la régis et de la production de spectacle. Sa mission est de superviser et d’organiser le show sur le plan technique. C’est-à-dire qu’il fait tous pour que le spectacle soit agréable à voir et à entendre. Il ne prétend pas changer les choses. Bayano veut seulement pauser une pierre dans l’édifice que représente la culture. Participer aux actions culturelles qui se présentent.

Bayano a mis du temps à se définir, et à se trouver. Comme il le dit : « J’étais éparpillé. » Le jeune technicien a touché à tout, aujourd’hui c’est une force. Il maitrise le langage technique des choses, ainsi que les matériaux.  Sans lui, sans ce corp de métier, qu’on oublie souvent, le spectacle ne peut pas avoir lieu. Bayano fait partie des gens de l’ombre qui veillent au bon fonctionnement du spectacle, concert, show, défilé etc.

La discussion se poursuit et Bayano souligne un problème essentiel…  « Il y’a un gros problème de ponctualité dans le milieu. » Il faut changer les mentalités du public, des artistes et des techniciens. Je rie dès qu’il prononce ces mots. Mais effectivement, c’est typiquement Sénégalais. « Les publics ne sont plus habitués à suivre des spectacles aux heures précisées »… souligne Bayano. Il ajoute qu’il est difficile et exigeant avec lui-même. L’acteur culturel ne reste pas sur ces acquis. Il admet ces erreurs et cela lui permet d’avancer. Bayano essaye de tendre vers une certaine perfection. Et il souhaiterait que « l’industrie culturelle » à peine naissante au Sénégal suive ces règles de vie. Le Sénégal a besoin de structure. Nous devons être franc avec nous-même. «  Quand on fait quelque chose de pourri, il faut qu’on l’admette » Les gens ne se remettent pas asses en question à son gout. Il faut tirer des leçons de ces failles. Bayano a participé à l’organisation et à la préparation du show pour l’anniversaire du groupe Bideew Bou Bess, qui a eu lieu en fin d’année 2011, malgré le succès du show, le technicien n’est pas satisfait de la manifestation d’un point de vue technique. Même si le public n’a pas ressenti ces couacs.

Bayano travail pour différentes structures, il a de nombreux projets cette année. Il n’a pas le temps de réaliser ces projets personnels, mais il relativise, l’intérêt général prime sur les intérêts particuliers.

L’acteur culture, dans le cadre, du festival Kay Fecc, a fait venir des danseurs internationaux. C’est un professionnel, qui est respecté et connu dans le milieu. Souvent des jeunes viennent le voir pour conseils et paroles de sagesses. Bayano invite la jeunesse à intégrer et à aider au développement de structure déjà existante, plutôt que de se lancer dans de nouveaux projets qui seront bancales…Et qui souvent, sont de vulgaires répliques de choses déjà existantes. Qui plus est, Bayano ajoute que le milieu souffre, les subventions se font rares. Les choses ont changées. Il ajoute que les gens sont souvent peu qualifiés. « Il est facile de se dire expert au Sénégal. » Et les spectacles endurent se manque de qualification, se manque de moyen. Bayano ajoute que les problèmes de papiers sont aussi un frein au développement de la culture au Sénégal. « Comment faire avancer, le secteur culturel, avec toujours les même problèmes de visa ? »

L’état ne devrait’ il pas plus soutenir ces ambassadeurs culturels. ? Bayano précise les choses. L’état soutient les artistes par des subventions ponctuels, pour certains d’entre eux, cependant, ces subventions sont encore trop timides. Et puis les artistes sont nombreux au Sénégal. « L’état ne peut pas subventionner tout le monde. » Cependant, Bayano remarque aussi, que certaines personnes, sorties de nulle part profitent de privilèges. Un jeune chanteur, inconnu, dans le milieu, sort un album et ces clips tournent sur les chaines nationales. Qui est-il ? Comment en est-il arrivé là. ? Ces gens ont des produits médiocres et sont soutenus par l’état. « Soutenir ces actions-là, c’est soutenir la médiocrité. »

 

Bayano en 2012

Différents projets avec Waliyaane dont une tournée internationale

Administration de certains artistes

72h Hip Hop en Janvier.

Battle Nationale ( 7ieme édition) de Danse en Mars

Urban Nation ( 4ieme édition) en Juillet…

A suivre donc.

Son message de fin : « Affamé de spectacle de qualité, de pièce de théâtre, de spectacle de danse, de concert de qualités. On a faim de culture. On nous nourrit mais avec une cuillère à café alors qu’on préfèrerait une cuillère à soupe. »

 

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