Hot! Festival Du Sahel

Festival Du Sahel

Wakh’Art était au Festival du Sahel..

Chronique d’un weekend dans les dunes de Loumpoul.

Vendredi

Arrivée vers midi aux Almadies, j’appelle Marième, la chargée de communication du festival. Elle m’indique le site du départ…  Je découvre notre bus… Le chauffeur râle un peu, nous sommes en retard. Mais apparemment nous ne sommes pas les seuls. En attendant les retardataires, je consulte la brochure du festival et prend connaissance du programme. Le bus se remplit peu à peu…

Au alentour de 13h30, nous démarrons. Direction Loumpoul. Après, 4heure de route, nous arrivons au village de Loumpoul, dans la commune de Kébémer. De là, nous quittons les bus avec lesquels nous sommes venus. Je m’engouffre dans un pic up. En effet, seul ces véhicules peuvent rentrer dans le désert et nous conduire jusqu’au campement.

Après quelques minutes de route, nous arrivons sur le site du Festival. Je suis estomaquée, des centaines de tentes touarègues s’étalent sur des centaines de mètres. Après une collation et un déjeuné tardif, nous prenons possession de nos tentes. Je découvre l’endroit ou nous allons passér les prochaines nuits. Une tente touarègue plutôt spaticieuse… avec au sol des matelas et des couvertures. Une lampe tempête, posé dans un coin…

Le staff du festival s’agite autour de nous.. il est déjà 19h, et l’heure du diner approche…

Accompagné de mon acolyte, Milo, nous faisons un tour du site. La scène de concert est à l’entrée du campement. A quelques mètres de là, les tentes… Au bout du campement, le restaurant, enclavé par d’autres tentes. Je suis impressionnée par ce décor et par cette nature qui le temps d’un festival nous accueille. Mais aussi pars toute cette organisation et cette mise en place… Chapeau à Mr Rodriguez et Mr Jean Jacques Bancale. C’est une belle initiative.

Le diner est en place. Le staff nous invite à nous rapprocher… Un grand buffet est installé. Au menu, entrée, salade et niébés. Suivis d’un couscous à la viande de mouton en plat de résistance…. Le public, la presse et les artistes dinent ensemble, dans la joie et la bonne humeur. La troupe de cirque Sencirk agrémente le diner avec  à ses pirouettes, plus impressionnantes, les unes que les autres.  Dans le même temps, un groupe de musicien breton fait une prestation. Boddy and Sue, sont de passages à Loumpoul… Ils se rendent à St louis, la semaine prochaine pour le festival Metiss’son.

Il est déjà 23h, que le temps passe vite… La deuxième partie de la soirée démarre…  Le public quitte le restaurent, et se dirige vers la scène.. Quelques minutes plus tard, Le Ministre de la Culture, Mr Aziz Mbaye, ouvre le Festival. C’est la première fois que je vois Mr le ministre. Son discours d’ouverture est intéressant. L’homme prône la diversité culturelle, le métissage, et surtout la paix au sahel. Il remercie les initiateurs du festival et quitte la scène sous les applaudissements du public, pour laisser place aux artistes.

Ngueweul Rythme ouvre les festivités. Suivis d’Hampate blues du Sahel, puis  Mao Otayeck, et pour finir cette première soirée de concert, Djmawi Africa.

Samedi

Après une bonne nuit de sommeil, je me réveille dans ma tente, il est 9h… Le soleil commence déjà a à chauffer le sable. Je traverse la dune et me dirige vers le restaurent. Le petit déjeuner est servi. Au bout du 3ième café, j’émerge et commence mes interviews… Cheikh Baye Fall, batteur, qui accompagne Hampate Blues du Sahel… Puis Marième, la chargée de communication du festival.

La matinée se déroule tranquillement.  Après une bonne douche, dans une salle de bain en plein air, je vais assister à la projection du film documentaire « the Voices of the Sahara » film sur Mariem Hassan.  Cette prêtresse du sahel doit chanter ce soir… J’ai hâte. Le documentaire m’a complètement bouleversée. Je ne sais pas si cela est dû au charisme de l’artiste, à son humanité, à son histoire…  J’aimerais l’interviewer, mais mon espagnol n’est pas au top de sa forme et mon arabe non plus… J’attends… Peut être, vais-je trouver un interprète…  La projection se termine… De la fumée sort de la salle de projection… Bientôt des flammes surgissent…  c’est la panique ! Un problème électrique surement. Heureusement, une touriste a le réflexe de jeter du sable sur le câblage en feu, le staff prend rapidement le contrôle de la situation…

L’heure du déjeuner arrive à grand pas… Au menu poulet yassa. Après une queue interminable, je récupère mon plat et ‘m’installe sous une des tentes touaregs aménagées près du restaurant. Après le thé ( ataya), je me remets à mes interviews.  Guillaume Bassinet, photographe est ma première cible.  L’après midi se déroule tranquillement, je croise Mr Aziz Dieng, premier conseiller du ministre de la culture, avec qui sje discute longuement. J’apprécie la courtoisie de ce monsieur. C’est un artiste, et non un politicien. En effet, au détour de la discussion, Mr Dieng m’apprend qu’il est musicien de métier depuis plusieurs années. Nous discutons longuement de la culture au Sénégal. Son point de vue est intéressant.  Il me présente peu après, Mr le Ministre de la Culture. Souriant, il m’accorde une audience, et m’écoute patiemment… Mr Mbaye m’encourage dans nos activités.  Nous nous reverrons incha Allah…  L’après midi passe a une vitesse impressionnante…je réussis enfin à interviewer, Myriam Hassan, avec l’aide d’un membre du staff, qui est son interprète. Je ressors de là, les yeux pleins de larmes. Je ne l’explique toujours pas. Peu être est ce du au faite que cette femme, exilé en Espagne, lutte pour la liberté de son peuple, les sahraouis…

Plus tard, je croise Amico, la responsable de la Troupe de Sencirk. Elle m’accorde quelques minutes, et accepte de répondre à mes questions. Encore une belle rencontre.

Le diner arrive. Nous sommes facilement 200 personnes de plus… je me sens comme une fournie dans une fourmilière….  Après une bonne demi-heure de patience, je récupère mon assiette. Au menu Brochette de viande et frites. En dessert, gâteau au chocolat… Quel luxe au milieu de ce désert. Après le diner, je croise Scorpion, artiste aux multiples casquettes. Scorpion est Equato-guinéen. Il accepte de répondre à mes questions. Je suis un peu surprise par le parcours de cet homme. Il a eu une mauvaise expérience avec le Sénégal, et la corruption de certains policiers dakarois. Mais il apprécie le Festival… et je suis ravie qu’il parte avec une belle expérience en tête.

Soirée de concert…

Le groupe Wato ouvre le bale. Suivis de Takeifa, qui allume littéralement la scène. Je n’ai jamais dansé autant à un concert ! Quelle ambiance !  Myriam Hassan, monte enfin sur scène… comme je le prévoyais, elle et son groupe nous font danser, au rythme de sonorités sahraouies. Sa voie résonne dans l’immensité du désert… Pour finir la soirée Ismaël Lo, la tête d’affiche, clôture la soirée…

Couchée, je suis le concert d’Ismaël depuis ma tente, ou je rédige ces quelques mots….  « Africa, africaaaaa mon Afrique.. »  Ca vous dit surement quelques choses… Ismaël met le feu sur scène. J’entends au loin les claquements de main, et les voies du public, qui se perdent dans la nuit… c’est ainsi que ce termine cette deuxième journée à Loumpoul. Il est 2h30 du matin…

 

 

Dimanche

Réveillée par les voix de nos confrères sur le départ…  je me lève et range mes affaires.  C’est aujourd’hui le départ… après un bon café, direction la douche… le soleil tape est haut dans le ciel. Il fait chaud. La douche, que je viens de prendre, est déjà un vague souvenir.

Pour animer cette fin de matinée, Mariem Hassan et son groupe joue et partage via un atelier la culture de son peuple… le documentaire est d’ailleurs rediffusé. Je croise la femme du manager de Mariem Hassan.. Avec mes quelques souvenirs d’espagnol, nous échangeons… Elle m’offre le cd de l’artiste en me disant, c’est le cadeau, d’une femme à une autre femme. Elle a été très émue par mon interview avec Mariem et me remercie en m’offrant le cd de l’artiste. Je la remercie grandement… je suis très touchée par ce geste…

Les gens partent peu à peu… Les amis se disent au revoir. L’ambiance dans le campement est plus calme. Milo et moi profitons de ces derniers instants. Attablé avec Marième Thiam, et Michèle Jouga, nous discutons du festival, des femmes, mais aussi de la création et de l’artisanat. L’heure du déjeuné est déjà là. Leur voiture est là, elle quitte le cite.  Pour le déjeuner ; riz et poulets, ou riz et moutons, selon les gouts. En dessert, pastèques…  le staff du festival nous offre des teeshirts et nous remercie de notre présence. Je retourne à ma tente, chercher mes affaires. Le staff a déjà commencé à démonter, plier, et ranger les tentes. Assise sur une natte, en attendant le départ. Je discute avec Milo, et Anna, collègue de la Rfm, avec qui, nous avons partagé notre tente pendant la durée du festival. Nous sommes un peu tristes de quitter cet endroit hors du commun. Mais Dakar nous attends, et il faut qu’on rentre pour raconter à tous, ce qu’ils ont raté.

L’heure du départ est là, nous rejoignions Marième, la chargée de communication et grippons dans le pick up pour retrouver nos bus, à quelques kilomètres de là, hors du désert.

Après 3h de route et une bonne demi-heure de circulation nous arrivons à Dakar. Tous le monde se sépare et rentre chez soi. J’arrive bientôt à la Boite à Idée, à la Gueule Tapée. Qu’il est bon d’arriver chez soi. Mais mon esprit est toujours à Loumpoul…

 

 

http://www.festivaldusahel.com/

 

 

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