Hot! à la rencontre de Guillaume Foy.

Wakh Art dans le Fouta.

Accompagnée de la Wakh Art Family, je me suis rendue dans le Fouta, plus précisément à Podor, à 458 km de la Capitale Sénégalaise. Le Fouta se situe dans la vallée du fleuve Sénégal entre le Sud de l’actuelle Mauritanie et le Nord de l’actuel Sénégal.  Anciennement, Royaume du Tékrour. Le Fouta, appelé aussi « Fouta Toro » est une région bordant la rive gauche du Fleuve Sénégal entre Dagana et Bakel.

Départ  de Dakar à 9h30. Arrivés à Thiès à 11h30.

Départ de Thiès à 13h. Arrivés à St Louis à 15H.

Départ de St Louis 15h. Arrivés à Podor à 22h.

Après 12h, de voyage, nous sommes arrivés à Podor. Je reconnu à peine la ville, dans laquelle, je venais si souvent… « ça doit faire quinze ans maintenant, que je ne me suis pas revenue à Podor. » Il faisait nuit noire. Les étoiles emplissaient le ciel. « On n’en voit pas autant à Dakar !! » Arrivés sur les quais de Podor Rive Gauche, nous nous sommes garés devant l’auberge, choisie pour notre séjour ; l’Auberge du Tékrour. Accueillis par Abel, l’aubergiste, nous découvrions la maison Guillaume Foy.

« Une ancienne bâtisse, bicentenaire, restaurée dans son style d’origine, où ocres dialoguent avec le soleil du Sahel, et où le jardin, avec ses arbres centenaires, garantit fraîcheur et ombres à ses hôtes. »

Après un tour rapide de la propriété, Abel, nous faisait maintenant découvrir, le dortoir, réservé pour notre séjour. Le bâtiment, d’ocre rouge, était magnifique ! La chambre à l’étage était confortable. Lits en baldaquins avec moustiquaires, armoires en bois, bureaux dans le coin de la chambre et vielles affiches collées sur les murs, donnait à ce dortoir un coté atypique. La fenêtre de la chambre donnait sur les quais et le fleuve Sénégal. Je fumait ma dernière cigarette, les coudes posés, sur les rebords de la fenêtre.  La brise légère me plongeait dans un sentiment de quiétude et de paix. Cigarette consommée, je m’effondrais sur mon lit.

Réveillée à 11h, je pris une douche rapide. J’avais hâte de découvrir la maison de jour !  Je dévalais les escaliers, tels une enfant devant un sapin de noël, le 25 décembre. La cour était immense. Des arbres, quelques chaises, une table, où était disposé le petit déjeuné. Je buvais mon café, en tendant l’oreille… Les oiseaux chantaient… Un vrai paradis !  Abel nous souhaitait maintenant, le bonjour et s’assurait que nous avions passé une bonne nuit. Un tapalapa (pain de la région) plus tard, je me retrouvais dans le salon de la maison et découvris peu à peu l’immense bibliothèque. « 850 bouquins à votre disposition » me dit Abel.

 La journée passait… Nous partîmes à la rencontre de la ville. Il fallait aussi visiter la famille. Oui, j’ai oublié de vous dire ; «Dans le Fouta, on est tous cousins ! » Sy, Ba, Diop, Kane, Wane, Sall forment la majorité de la population. Je suis restée impressionner par la courtoisie et la générosité des gens que nous avons croisé tous au long de notre séjour. De retour à l’auberge, j’essayai de travailler un peu… L’art n’attend pas ! La journée se passa tranquillement, depuis la terrasse de l’Auberge du Tékrour. Face au Fleuve, un coca cola dans la main, j’avais enfin l’impression d’être en vacances. « Ca fait du bien d’être loin de la pétarade et du vacarme de Dakar. »

Déjà Samedi ! Que le temps passe vite… Après le petit déjeuné, Abel, l’aubergiste, nous donna quelques explications et recommandations. « Guillaume Foy était un négociant bordelais, qui bâtit sa fortune, sur le commerce de la gomme arabique. » Il maria sa fille, à Gaspard Devès, fils de Bruno Devès, arrivé au Sénégal, aux 19 siècles, grâce au fameux radeau de La Méduse. Gaspard fut le père de Justin, qui devient Maire de St Louis. La Maison Guillaume Foy est aujourd’hui classée patrimoine historique de la ville de Podor.

L’aubergiste, nous encouragea à l’heure du déjeuner, à aller visiter le Fort de Podor. Il nous recommanda Monsieur Ibrahima Sy, le conservateur. La maison Guillaume Foy, faisait partie du plan de restauration, en 1859, du Fort de Podor, par le Gouverneur Faidherbe.

Abel me conseilla également d’aller visiter le Marché de la ville. J’étais bien décider à prendre des poteries et du tiouray (encens traditionnel) et si l’envie nous prenait, ajouta Abel, nous pouvions aller jusqu’à la plage, à quelques minutes de marche de la maison. L’eau du Fleuve devait être froide par cette saison. Je n’avais aucune envie de faire trempette. À la vue de l’expression sur les visages de mes amis, je compris, qu’ils n’en avaient aucune envie non plus. Peu être, pouvions nous faire à la place, la randonnée dont nous avez parlé Abel. Il avait lui-même, accompagné de l’Association Podor Rive Gauche, banalisé le sentier. Cependant, il me conseilla de porter une bonne paire de tennis avant de m’aventurer sur les sentiers du Fleuve.

La fin de l’après midi arriva très vite. La visite du Fort faite, nous avions rencontré, à quelques pas de là, dans l’école de la ville, l’unique professeur d’Art Plastiques, du Département de Podor ; Mr Mbodj. J’étais admirative et respectueuse de son travail. Il était seul, à des kilomètres à la ronde, à enseigner les arts plastiques. Il n’avait pas ni peintures, ni aucun des matériels nécessaires, pour pratiquer son art et ses cours… Vous comprendrez que Podor, ainsi que l’avenir des jeunes de la région est loin des préoccupations de l’éducation nationale, et encore plus du Ministère de la Culture ! Et pourtant Mr Mbodj a des projets pour ses élèves, et certains des rares artisans de la région.

A la fin de la journée, nous rentrâmes à l’Auberge du Tékrour… Après, un énorme barbecue, je m’installais, la panse pleine, sur la terrasse et profitais de notre dernière soirée dans le Fouta. J’échangeais avec mes compagnons et prenais leurs impressions, sur notre petit séjour. Nous avions tous, la même envie ; rester quelques jours de plus. Mais nos obligations à Dakar nous obligeaient, à rentrer le lendemain matin. La route était longue jusqu’à la Capitale.  Sur la route du retour le dimanche, je repensais à Mr Mbodj et à ses jeunes. Il faut faire quelques choses ! Je repartirais pour Podor, me dis-je, en arrivant à la Boite à Idée…

Contact : www.podor-rivegauche.com

www.aubergedutekrour.net

Abel Ndong : Abelndong@yahoo.fr

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