Hot! Benj le Bboy

Ben-j

J’ai découvert Ben-j, un soir, devant mon écran d’ordinateur. Je regardais un film américain, sur la danse. Ben-j était un des personnages du film documentaire. Quel ne fut pas ma surprise, de voir ce visage familier. J’ai rencontré Ben-j, il y’a plus d’un an maintenant. Un après midi, en ce début d’année 2013, je l’invite à passer à la Boite à Idée. Arrivé, je lui présente l’espace et l’installe dans le salon pour une interview.

« Moi, c’est MBégne Kassé. A.k.a Bboy ben-j, Bboy Seska, je suis danseur Hiphop. »

Depuis onze ans, Ben-j, le Bboy fait de la danse hiphop. Il pratique le Break dance, mais également le Poppin,le  Locking, le New style et la House dance etc……. Ses inspirations ; Michael Jackson, James Brown et des chanteurs Americain des années 1970-80, mais aussi Rock Steady Crew, Dakar Fushion, chico et Bayesouley.

Tout à commencé en 2002. A l’époque, il y’avait de nombreux podiums, (scène) dans tous les quartiers de la capitale sénégalaise. Ben-j a grandi et vécu à la Médina. Dans son quartier, un soir de 2002, il découvre le Smurf, style de dance Hiphop. « Comment arrive t-il à faire ça, avec son corps ? » En rentrant chez lui, ce soir là, Ben-j déterminé, commence à apprendre quelques pas de base (Moon Walk). « Des semaines plus tard j’avais les bases… »Ben-j a aujourd’hui 27 ans. Il a participé à des centaines de compétitions, shows et spectacles. Toutes ces scènes l’ont marqué. Mais Ben-j se souvient de la première. Sa participation au «Battle National », Festival  Kaay Fecc en 2005. « Cette compétition a lancé ma carrière lors de la deuxième édition en 2007 ».

Ben-j a également contribué, au film documentaire ; Turn it Loose, tourné lors de plus grande compétition de break dance 1 vs 1 le Red Bull BC ONE, organisé par Red Bull. *compétition internationale annuelle de Break dance, organisée par la société de boissons énergétiques Red Bull depuis 2004.  Le film montre la vie de six danseurs, venus des quatre coins du monde pour la compétition. Un Algérien, un mexicain, un philippin, un japonais, un coréen et un sénégalais, en la personne de Ben-j, ont donc participé à cette grande compétition. « Je connaissais le BCOne, mais j’y croyais pas, c’était un rêve. »  Quand ils ont commencé à tourner, Ben-j pensait que ça faisait partie du processus. « Arrivée en Afrique du Sud, les caméras commençaient à me prendre la tête. C’est à partir de ce moment, qu’ils m’ont dit, qu’ils faisaient un film. » Ben-j a eu beaucoup de retour positif, après la sortie du film. Des fans du monde entier l’ont félicité et encourager à poursuivre sa passion. Il a participé, suite au BCOne, à une tournée Red bull en Australie, France, Allemagne.

 

 

En 2009, Ben-j a aussi collaboré dans le Court métrage, «  Un Transport en Commun » de Diana Gueye. Ben-j est content du parcourt qu’il a eu. Aujourd’hui, le Bboy a arrêté les compétitions… Mais ben-j continue la danse et enseigne son art, aux jeunes de L’Empire des Enfants, de la médina. Il tire de tout ça, beaucoup d’expériences. Il a vu les conditions de vie des danseurs à l’étranger.  A contrario, du Sénégal, les danseurs étrangers sont soutenus, des infrastructures sont à leur disposition.

« Un pays ne peut pas se développer sans infrastructures. » me dit Ben-j. « Alors pourquoi, ne met-on pas, à la disposition des artistes, des danseurs, des choses simple, comme une salle de répétition? » L’artiste revient sur un problème récurrent au Sénégal, la corruption. Un jour, avec son crew, l’artiste s’est rendu, dans un des centres sociaux-culturels de la capital, pour s’entrainer. Le Responsable des salles du centre, lui a demandé de payer une participation, pour avoir accès à cet espace, qui pourtant, est un espace public. Ben-j est sorti écœurer de cette rencontre. « Je n’ai jamais oublié cela. »  Ben-j et son groupe se sont installés par défaut, dans un parking à Pétersen, nom d’une gare du centre de Dakar. C’est devenu, l’endroit où chaque jour, des dizaines de personnes se retrouvent et dansent…  «  C’est devenu notre spot. »

Le Sénégal, selon Ben-j commence à être reconnu pour ses danseurs hiphop. « J’ai été le premier à partir pour des compétitions internationales.» Mais aujourd’hui, ce que regrette Ben-j, c’est le retard du pays. À l’étranger, il y’a de grandes compétitions de danses, mais à Dakar, il n’y pas grand-chose. Kaay Fecc et quelques évènements ponctuels sont mis en place.  Le ministère de la culture devrait s’impliquer d’avantage et proposait aux artistes des solutions à ce genre de problématique.

 

 

Un autre frein au développement de ses danseurs, est le manque de soutient financier de la part des institutions culturels étatiques. « On a du mal à trouver des fonds pour participer aux compétitions internationales. » Ben-j a été invité cette année, et devrait représenter le Sénégal à une grande compétition de danse international en France ; Juste Debout. La seule ombre sur le tableau, est que Ben-j n’a pas de fond pour payer son billet d’avion. Les organisateurs ne prennent qu’en charge un son séjour dans le pays. Il profite d’ailleurs de cette occasion pour faire un ultime appel au ministère de la Culture… Ben-j n’attend personne et Il continue son bout de chemin. «Je représente mon pays et l’Afrique. » Beaucoup de danseurs se sont découragés, et ont fini par arrêter la danse. « Moi, je serais toujours là à défendre la danse, et la culture HipHop Sénégalaise. Il est tant qu’on occupe la place, qui nous revient de droit. »

Pour Ben-j, un bon danseur, c’est quelqu’un de patient, ouvert et cultivé. «  Si j’ai ce nom aujourd’hui, c’est parce que je connais mes cultures, la danse, le Hiphop et la culture traditionnelle sénégalaise.»  Ben-j rappel qu’il faut avoir un « lifestyle » sain, pour être un bon danseur. Il faut avoir un fil de conduite. « Ce qu’on fait aujourd’hui, ca ne date pas d’hier. Ca demande du temps, du travail et de la patience. Après, ça vient tout seul. » Je rajouterais, visez haut, et restez positif.

Son message de fin : «  N’oubliez pas d’où vous venez. Ne prenez pas la grosse tête. Et Big Up à Baye Souley, qui m’a toujours soutenu… »

 

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *