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Festigraff 2014, Agana

posted 2 mai 2014 / No Comments

Festigraff Edi 2014

Agana

J’ai découvert Agana à la Biscuiterie Médina, il y’a quelques semaines de ça, durant le Festigraff. L’artiste américaine était debout sur une échelle, à plusieurs mètres du sol, une bombe aérosol à la main. Je demandais à l’un des graffeurs présent sur le site, son identité. Il m’informa qu’elle s’appelait Agana et qu’elle était l’une des invités du Festival Annuel du Graffiti au Sénégal.

J’admirais son graff, en attendant de pouvoir lui poser quelques questions. C’est seulement des jours plus tard que je recroisais Agana. Cette fois, l’artiste était sur la façade du mur Iba Mar Diop à la Médina. Cette fois encore, Agana était perchée à plusieurs mètres du sol. J’attendais patiemment qu’elle finisse son œuvre avant de lui proposer une interview pour la plateforme culturelle Wakh’Art, qu’elle accepta avec un grand sourire.

Vanessa Espinoza de son vrai nom est une artiste latino-américaine aux multiples facettes. Allant du DJing, au graffiti en passant par l’animation 3d, les longs métrages et bijoux métalliques, Agana est ambitieuse et diversifie ses activités selon ses envies. Avec son diplôme en animation et effets spéciaux, elle débute son activité artistique en créant des jeux éducatifs interactifs et des applications d’arts médiatiques pour les enfants.

En 2011, elle devient membre de Few and Far, une association de femmes artistes regroupées à Miami. L’objectif de l’association est le partage de la culture à travers les arts. Few and Far a envie de laisser une empreinte colorée et positive dans des quartiers défavorisés. Ecrire l’histoire avec un point de vue positif et enthousiaste. Few and Far travaille avec les jeunes des quartiers défavorisés, ensemble, ils créent des œuvres gigantesques aux messages forts et engagés.

Few and Far souhaite toucher le public à travers des paysages visuels riches qui cultivent et questionnent. Les fresques des artistes de l’association traitent des sujets sensibles ou des sujets d’actualité à travers un regard strictement féminin. L’association réunit des femmes artistes excentriques, bien décidées à changer le regard du monde occidental. « Si on ne raconte pas nos histoires d’autres le feront à notre place, et d’une façon qui ne nous correspondra pas. »

Le public réagit de façon très positive aux travaux d’Agana. Les gens aiment l’art, parce que l’art change les rues, les quartiers. Les mauvaises choses de la rue sont toujours là, mais elles sont comme effacés par la couleur. « L’art améliore nos vies. »

En ce qui concerne le Sénégal, Agana est ravie de son séjour. Depuis longtemps, elle avait envie de visiter l’Afrique. Ayant des influences afro-américaines, elle était curieuse de découvrir les différentes cultures africaines et peu être d’en apprendre un peu plus sur ces origines. Agana avait rencontré Docta du Doxandem Squad, quelques années auparavant lors d’un évènement à San Francisco. Déjà à l’époque, il lui avait proposé de venir graffer au Sénégal.

Lors de son séjour à Dakar, Agana a été surprise par le niveau des artistes locaux, mais surtout de leur débrouillardise vu la qualité du matériel qu’ils ont à disposition. « C’était un vrai challenge, il y’avait beaucoup d’artistes et personnes ne voulait baisser le niveau. J’ai été contente de faire parti de ça. »

Son message : « Trouver votre style et utiliser tous les moyens de motivation possible pour trouver votre voix et raconter votre histoire… »

« J’ai fais beaucoup de graffiti avec des enfants et beaucoup restent à l‘école parce qu’il y’a des cours de graffiti… C’est motivant.

Il y’a quelques années Agana a peint une femme mexicaine forte. Le dessin malgré le temps et les différents passages est toujours là. Une adolescente lui a écrit pour lui dire qu’elle voulait mourir mais que ce personnage lui avait donné la force de se battre. L’adolescente se voyait dans le personnage…

« L’art affecte les gens et peut changer quelques vies… Donc je peins en pensant aux gens et à ce qu’ils pourraient ressentir en voyant mes œuvres. »