Hot! Ama Diop

Ama Diop

l’incroyable producteur sénégalais,

 

 

J’ai rencontré Ama Diop, au début de Wakh’Art. ca doit bien faire deux ans maintenant.  Ama a toujours été une oreille attentive, mais plus encore un homme sage , fort de son expérience dans la musique. Comme un frère il me mettait en garde et me conseillait sur ce milieu qu’est le sien. A plusieurs reprises nous avons eu à échanger sur différents projets mais aussi à travailler ensemble sur certain des morceaux des artistes de Wakh’ArtMusic. Aujourd’hui, je l’interview enfin depuis les studios Waliyaane, à la Médina, à la veille de la première édition du Festival Made in, qu’il a initié.

 

Qui es tu ?

«  Ken, ca c’est difficile comme question. (rire)

Je suis Ama Diop, je fais de la production musicale. Je suis là depuis plus de deux decennies. Je sais même plus ce que j’ai fait, où ce que je n’ai pas fait. J’oublie ! il y’a eu tellement de choses. Depuis 1998 je suis dans le Game. Au début, les artistes venaient au Studio, ils me payaient pour que je fasse des titres et des albums. En 2007, j’ai crée le studio Waliyaane et depuis 2010, je fais de la production artistique mais aussi le suivis après la sortie des projets. Aujourd’hui, les choses ont évolués parce que c’est un label, une boite de production et depuis peu une association.  L’association Waliyaane s’occupe de la partie évènementielle, production des concerts etc. »

Ce que Ama ne dit pas c’est qu’il est aussi pianiste, compositeur et beatmaker. Il a suivis comme ces frères une formation classique au Conservatoire de Dakar. «  Depuis l’âge de quatre ans, on fait de la musique. Mon père était musicien, c’était à l’époque, le directeur du conservatoire de Dakar. Ma mère, mes frères, tous le monde faisaient de la musique à la maison. Après le diner, on faisait des concertos, on revisitait les classiques européens, Mozard, Beethoven, Back. Mais on mélangeait souvent le classique et le traditionnelle… Mon père faisait des recherches partout en afrique sur les instruments traditionnels africian. C’était un éthno-musiquologue, passionné par toute cette diversité culturelle. Il transcrivait la musique traditionnelle pour  que n’importe quels musiciens modernes puissent jouer. »

 

 

A cette époque au Concervatoire de Dakar, peu d’étudiants choissaient les cours de musique traditionnelle. Tous voulaient jouer des instruments modernes et faire comme les occidentaux. Si bien que ceux qui savaient jouer la calebassse, la kora, le djembé etc, étaient moins nombreux. Ces gens là ont réussis à s’exporter et bon nombres d’entres eux vivent de leurs arts aujourd’hui en Europe ou aux Etats-Unis.

« Quand j’étais petit, mon père me disait que la musique mandingue englobait toutes les musiques du monde et que si je maitrisais celle là, je pourrais tous jouer. Dans cette musique, il y’a différents segments… Par exemple il y’a un segment ( une échelle musicale), qu’on appelle pentatonique ( une gamme de 5 notes) Ce segment là est à la base de la musique Touareg. On le retrouve aussi des titres comme celui de Bob Marley, I Shot The Sheriff. Le segment penthatonique est aussi la base du blues Malin, Ali Farka Touré par exemple, mais aussi certain titre d’Eric Clapton.  La source est là, on en revient encore à la Musique Mandingue, la musique mère. Et il y’a des centaines d’autres exemples.

Un constat depuis toutes ces années ?

« J’ai vu beaucoup de choses. Le monde a évolué et la musique aussi.

En 1998, on travaillait avec des disquettes de 128 Mo. On travaillait sur QBase 1, Pentium 1, 2. Aujourd’hui c’est plus facile, on peut faire de la musique sans étre musicien. Il y’a tous dans les logiciels de musique. Aujourd’hui, on nous sert de la musique sans création. On dirait que les gens ne font que des reprises. Après , c’est vrai le monde évolue, aujourd’hui on fait de la musique futuriste, électronique. Il suffit que tu es un micro, un logiciel et une bonne oreille et c’est partie !

Concernant le business, je n’arrive pas à comprendre qu’on n’arrive pas à exporter notre musique. La culture hiphop par exemple est universel. Comment se fait-il que notre musique ait encore du mal à s’exporter ? Alors que les nigérians y arrivent, les chinois etc… J’aimerais que les rappeurs sénégalais cotoyent plus les musiciens et qu’ensemble ils travaillent. A partir de ce moment là, on pourra s’exporter.  Pour faire un album, il faut plus que des rimes. Les musiciens permettent une portée plus grande. Et puis il y’a de nombreuses étapes à suivre, une direction aritstique a y apporter, un travail de post production, de production, un suivis à faire et un marketing à adapté à chaque artiste. C’est une équipe qui entoure l’artiste. Au Sénégal, on n’a pas encore ça, c’est aussi pour ca qu’on ne peut pas parler d’industrie musicale. »

 

 

Qui sont les gens qui t’ont le plus marqué ?

« Il y’a bien longtemps, je faisais partie du groupe Senkumpe, mais j’étais timide, en retrait. On habitait en ville à cette époque et mes parents ne voulaient pas nous laisser sortir. Gaston m’a poussé. Il m’envoyait souvent au studio. Mais  je ne voulais pas jouer devant tous le monde. Il fallait qu’il n’y est que Gaston et l’ingénieur son dans le studio pour que je puisse jouer. Après de file en aiguille , c’est partie tout seul. Et puis il y’a eu Bibson. Je le site souvent dans mes interviews parce que c’est lui qui m’a fait connaitre. Je composais ces albums et il disait qu’on faisait des « featurings ».  Il m’a donné du crédit. »

De 2000 à 2010, Ama Diop a réalisé la quasi-totalité des albums Hiphop qui sortaient. C’est aussi pour ça qu’à quatre reprises, il a reçu des récompenses au Hiphop Awards. »

Pourquoi, le festival Made in?

Le Festival se déroule sur deux jours. Le premier jour, un concert est prévu au Théatre Daniel Sorano, puis le lendemain, une rencontre de professionnelle se tiendra  à la Maison de la Culture Douta Seck.

«  L’objectif du Festival est d’exporter la musique. Et pour cela, j’aimerais que les rappeurs travaillent avec un band.  On parle autant de formation, que de matériel. Comment peux-tu former sans avoir de bases solides. Il faut qu’on t’inculque quelques choses. La pédagogie c’est la base. (Théorie et pratique) C’est des valeurs comme ca qu’on veut promotionner à travers le festival. Notre ambition est d’aller toujours plus haut et de vivre de notre art. On voit que la musique peut nourrir son homme, donc pourquoi pas au Sénégal. »

 

 

Retrouver Ama Diop sur les Réseaux

1 Comment

  1. slt je suis un jeune artiste passionné par le rap je suis a la recherche d un producteur me contacter mon facebook tagottofelix@yahoo.fr merci d avance

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *