Hot! Claire Kane & le Festival Voyage sur le Fleuve Sn

Claire Kane & le Festival Voyage sur le Fleuve Sn

Un matin de Novembre, Claire Kane me retrouvait à la Boite à Idée, pour me présenter le Festival Voyage sur le fleuve Sénégal. Durant quelques minutes, Claire me raconte les débuts de ce festival, ces enjeux et les difficultés qu’elle a pu rencontrer…

 

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Claire Kane

« Je suis née dans le 5ieme arrondissement à Paris, mes parents étaient très ouverts mais ils n’avaient aucune connexion avec l’Afrique. Depuis petite, je voulais venir en Afrique. Quand je le leur disais : Ils me répondaient « Tu te débrouilleras quand tu seras grande ». Mon père était dans le design et ma mère dans le journalisme et le cinéma. Tout ce que j’ai fait le long de ma carrière et le résultat de l’influence de mes parents et de ma vision du monde .

A 16 ans, après mon Bac, je suis partie en Afrique par la route. A l’époque, on était libre, on pouvait circuler sans avoir peur de se faire kidnapper, ou pire. J’ai passé une année au Maroc, j’y ai appris la couture. Je travaillais avec une styliste américaine. Après je suis allée au Nigéria, toute seule en bus. J’ai connu Fela Kuti à cette période. J’ai vécu des trucs incroyables durant ces années -là. A 20 ans, je suis venue au Sénégal. J’étais au premier Festival des Arts Nègres. Après je suis retournée à Paris où je fréquentais des intellectuels sénégalais, tels que Billie the Kids Abou Salam Kane (un grand linguiste, l’une des premières personne à écrire le pulaax)., l’oncle de mes enfants. Je me suis marié avec son petite frère. Par la suite, nous sommes allés au Canada où j’ai étudié la communication. (Le Son, la Vidéo, l’Ecrire journalistique et l’Histoire de l’art).

Quand je suis rentrée au Sénégal, c’est là, que j’ai décidé de me lancer dans mes activités, qui rassemblaient la mode, le design et la communication. De tout temps j’ai communiqué avec mon travail de mode et ai  , la première , fait de la mode conceptuelle .Je parlais de mon environnement ouest africain et plus spécifiquement dakarois , je faisais des collections thématiques. A l’époque c’était nouveau. Mon père , qui était lui même un artiste me disait : «  c’est horrible d’écrire sur des vêtements ! On écrit pas sur les vêtements » ; personne ne l’avait jamais fait ! Alors qu’aujourd’hui, c’est devenu le langage courant de la mode ( sérigraphie , flocage, impressions en tous genres). Avec mon ami BERNARD BEAUDOUIN , graphiste de grand talent et précurseur incontesté dans le domaine du design,  on a créé 100% Dakar, on a créé toute une gamme de produits de mode et de design  avec le label Dakar.

 

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Je viens d’une famille de gens engagés politiquement, donc la conscience politique était quelque chose d’important chez nous. Mon travail était de créer quelque chose d original et de beau , qui avait une intelligence économique pour ce pays. A l’époque, le Sénégal connaissait une période de désertification. C’était bien avant ta naissance, le pays avait connu sept années de sécheresse. Donc par conscience écologique, on ne consommait pas de bois. C’est comme ça qu’on a démarré la menuiserie métallique. On travaillait avec le chaudronnier Modou Seck, qui a toujours son atelier à Rebeuss. On faisait des meubles en métal, des horloges, des caisses de rangements etc. C’est devenu plusieurs années après à la mode à Miami, en France… »

Cinéma, Mode et Musique.

« Pour moi la communication, le design et la mode sont indissociables. Mon père , qui travaillait dans le design ( il a été le 1er à importer à Paris le Design scandinave) avait un grand dressing, passionné de mode ,c’était aussi un très bon photographe. Il m’a transmis sa passion pour l’esthétique. Dès que j’ai commencé à présenter mon travail sur scène, j’ai tout de suite rassemblé le textile, le design, l image et le son.

 

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J’ai moi même une passion  pour la musique. Plus jeune, quand j’étais à Paris et à Montréal, je squattais le groupe de Marley et de tous les maitres du Reggae de l’époque. La musique a déjà fait la preuve de sa capacité à rassembler. J’ai fait durant ma carrière , de nombreuses  collections  en hommage aux musiciens . J’avais fait une collection sur l’esclavage, à cette occasion, on avait marqué l’important du role de la musique dans la survie d’une culture et au-delà. Pour moi c’est la musique , parmi des diciplines artistiques, est le principal vecteur de communication , au delà des frontières , c’est la musique qui réveille et rassemble . Ça fait 15 ans que je suis directrice artistique, je lie toujour,s  musique design et image dans mes créations…

Le cinéma , une autre passion, celle de ma famille d’origine, ma mère travaillait dans ce secteur avec Orson Wells  et c’est le métier de ma fille  aujourd’hui. L’image parle d elle meme ,  C’est mon moyen d’expression favorit. De tout temps j’ai monté mes spectacles autour de ça. Je pense que c’est d’ailleurs ça qui m’a fait reconnaitre dans mon milieu…le fait d’avoir inventé la mode conceptuelle et d’avoir mis en scène mes présentations de mode qui ont étées de vrai spectacle » …2 choses qui se font partout en Europe maintenant ( 15ans apres)

 

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Le Festival

« Après avoir énormément travaillé sur Dakar, sur la société dakaroise et cette modernité, j’ai eu envie de travailler sur Saint-Louis pour participer au développement économique de la région du fleuve Senegal. Saint-Louis est une ville de beauté, d’esthétique, de lumière avec un potentiel incroyable. C’est un endroit propice pour organiser des rencontres plus intimes, Dakar étant devenu une énorme métropole. Cinéma mode et musique, c’est trois produits d’industries culturels qui participent au développement économique d’une région ( favorisant le tourisme culturel )

INNOVER ENCORE !

La difficulté a été de lancer en 2008, un format qui n’existait pas. Présenter quelque chose de nouveau. Le Cinéma au-devant des autres disciplines parce que c’est celui qui a le plus d’audience, mais aussi parce qu’il n’y’a pas de cinéma sans musique, ni de cinéma sans stylisme. Le Cinéma est un domaine fédérateur, porteur d’avenir. Le choix de Saint louis c’est fait, parce que c’est aussi une ville de cinéma. Tous les grands longs métrages de fiction tournés au Sénégal, ont été réalisés à Saint louis. L’Université Gaston Berger  héberge le premier master en cinéma.  Donc le cinéma d’abord, ensuite la mode et musique. Ce Festival est un projet qui peut ramener du monde à Saint Louis… L’idée est de faire quelque chose d’exceptionnelle dans un endroit exceptionnel. Pour moi, c’est aussi une continuation logique de ma carrière.  

 

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Le Festival porte aussi le projet de réhabilitation de la salle de cinéma de Saint Louis. On a rencontré des structures internationales, on a créé un réseau Sud-Sud avec les Caraïbes, l’ile Maurice et la cote d’Ivoire. On a aussi un réseau avec le Cinéma des Cinéastes basé à Paris. C’est un réseau de salle multiplexes d’art et d’essai… »

Bande Annonce :

Financement.

« . La culture n’est plus une priorité en général, encore moins dans notre environnement . Des gens qui appuient, il y en a très peu !. La Sénégalaise de l’Automobile, nous prêtes des voitures, la fondation Mimran  et CSS payent les billets d’avion ; l’institut Français de Saint-Louis et le syndicat d’Initiative prennent en charge les logements et restauration. On a aussi des partenaires médiatiques, mais à chaque édition, il faut financer nous meme tous les autres postes et dans un contexte économique difficile , ça devient de plus en plus dur !

On se bat aussi pour rassembler les communautés francophones, lusophones, anglophones. On réunit ! Je me suis toujours battu pour l’ouverture, le rassemblement des gens. C’est aussi un handicape parce qu’on rentre dans aucune case. On innove et les gens ne savent pas où nous mettre. Quand tu fais les choses trop tôt, les gens ne te soutiennent pas. C’est le prix de l’innovation ! On est très ouvert, de bout en bout et sur tous les formats. On peut présenter tous type de support audiovisuel. On organise des rencontres. On travaille au développement de la région. Je suis ravis de rassembler autant de personnes  qui partagent une vision que ce soit du côté des artistes, du côté des médias où des partenaires.

 

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Le Festival est en jumelage avec la ville de Fort de France et de Grand Bassam. On aimerait faire une édition en côte d’ivoire, et peux être ,un jour en Martinique. Le Festival a pour vocation d’être jumeler avec d’autres festivals issus de ces deux villes.

Retrouver le Festival: Page Facebook

Retrouver Claire Kane : Page Facebook ; Site Web

 

 

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