Hot! Disscrimination Talla

Disscrimination-Talla.

J’ai rencontré Diss, il y’a quelques années quand on lançait le label Wakh’ArtMusic. Depuis nos débuts dans la production, il a été un partenaire privilégié… Disscrimination-Talla est un activiste, il compose de la musique et produit des artistes. Diss est également le co-fondateur du studio 2bëdaxé Musik. Il y’a quelques jours donc Diss me retrouve à la Boite à Idée, pour cette première interview Wakh’art.

 

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Sidy Talla

« Je m’appelle Sidy Talla, je suis ingénieur de son et membre fondateur du studio 2bëdaxé Musik (2 Be Musik). Je suis diplômé en Réseaux et Télécommunication. Je suis un passionné de culture urbaine. J’ai commencé en 1998, comme graffeur dans le groupe Bataillon Blindé. Mes débuts dans le graff ont été déclenchés par la pochette de l’album Frères ennemies de Xuman et Bibson. Après j’ai essayé le break-dance mais je me suis vite rendu compte que je n’étais pas fait pour la Danse.

En 2002 à Delafosse, J’étais l’un des rares élèves à avoir un VCD et un ordinateur pentium1. Un ami, Lynx m’a passé un cd qui contenait tous les logiciels de productions musicales (fruity loops 4.1, cubase sx. Cooledit pro…). J’ai installé FL Studio dans l‘ordinateur. J’ai commencé par des tempos difficiles, à 200 Bpm. (Rire) Un cousin du nom de Youssoupha Bâ me disait tu ne seras jamais un bon producteur ou un bon compositeur ! Ça m’a poussé à continuer. J’ai fait une première maquette où je rappais et je faisais les beats. Mais j’avais peur du public, raison pour laquelle j’ai arrêté de rapper… Donc avec Bamba (Afro), on s’est dit : « continuions dans la musique en étant de producteurs et aidons ceux qui doivent être poussé. » On a créé 2bedaxé Musik. Au début, on prenait l’argent de nos bourses universitaires pour acheter du matériel. J’ai acheté le premier clavier avec ça, l’ordinateur, les plaquettes d’œuf pour la cabine d’enregistrement etc…

 

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Plus qu’un studio, un label.

«  C’est un petit label,  je travaille avec quelques prestataires. Le label compte cinq artistes. Maybe, Paps, Enef, Las RapAddict, Rk King. On a fait un concert au Just 4 U, il y’a quelques semaines. Les 5 majeurs… Je suis difficile donc avant de les signer, ils m’ont côtoyé durant deux ans. Ils venaient souvent enregistrer au studio. Maybe m’a impressionné avec son premier projet. Il y’avait quelque chose de différent. Il a enregistré tout seul dans sa chambre avec presque rien puis il est venu au studio et j’ai mixé le projet, j’ai pris mon temps… Ça m’a beaucoup plu. Maybe ne suit pas trop la tendance. C’est un guerrier contrairement aux artistes de la nouvelle génération qui n’arrivent pas à créer leur style, leur univers. Ils ne font que copier les autres. Il faut être créatif pour perdurer. La musique ne devrait pas avoir de date de péremption. En faite, je pense que le problème, c’est qu’ils se précipitent. Un album il faut le construire, c’est comme une maison, on commence par une fondation solide avant d’élever les autres niveaux.  Il faut prendre son temps et travailler le son.«Lép dafa am yone, manam raam soga doxx»

 

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Des références ou une inspiration.

«Oui, j’ai des références d’ici. Il y’a Staz. Je l’ai découvert en 1998 où il avait son groupe Still ; depuis je n’arrête plus de le suivre, il a une imagination d’alien, c’est le beatmaker du futur. Il y’a KarismatikDiksa, c’est lui qui m’a enseigné les secrets du mix et de la production. Il est méthodique et très rigoureux dans le travail. Il y’a aussi un ami, avec qui j’ai fait mon premier featuring en beatmaking. Il s’appelle Hik-Hop, Cheikh Ba. On collabore souvent. C’est lui qui m’a conseillé d’acheter le synthétiseur MK2 maschine de nativement instrument avec lequel je compose et sample mes sons en ce moment.

Projet 2016.

«  J’aimerais sortir ma beat-tape Diss-Connexion. Mais pour avoir un bon produit, il faut suivre les étapes. Toute une équipe de professionnels m’accompagnent dans sa réalisation, de la direction artistique avec Selly Raby KANE en passant par la photographie et l’infographie avec les phénomènes Siakka Soppo TRAORE et Mad PIXEL; enfin à la régie Selly WANE de Afridi Média. Diss-Connexion c’est ce que j’ai vécu, le passé et le présent de Sidy Talla. Pour parfaire le projet, on a décidé de faire les pressages des Cds en Espagne avec Beat Salad. Je pense qu’il sortira en fin  Février si tout se passe bien inchallah. Il y’a 16 titres, dont des featuring avec Staz, un autre avec Ophis, DaToxik un beatmaker de 2Be Musik, Mohamed hadj, Spiro, pour la guitare solo y’a Brahim et pour la bass y’a FrançoisKeinta. Etc… Le produit sera en vente à un prix symbolique. Il y’a des intrus que les artistes ontdéja pris. Il y’a notamment Double Trouble,Maybe, Moulaye, Diksa, FManel ont posé sur certaines productions. Pour la sortie, on va faire un listing party. »

 

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Comment ta passion est-elle perçue dans ta vie sociale ?

«Disons qu’au début, ma mère n’était pas d’accord pour que je me lance là-dedans. Je suis un Al-Pulaar, je fais partie d’une famille maraboutique, donc c’était compliqué. Je me cachais quand je rappais. Quand j’ai ouvert le studio, jusqu’en 2007 ma mère n’est pas venu voir le studio. Un jour je lui ais dis que j’allais me marier. Je suis venu avec une grosse somme d’argent pour les préparatifs etc. Ma mère a eu peur, elle m’a demandé, comment j’avais fait. Je lui ais dis que c’était la musique qui m’avait fait gagner cet argent. Elle est venue au studio et elle a prié pour moi. Elle s’est rendu compte que c’était sérieux, que c’était un travail et que je ne plaisantais pas… Après la famille a suivi. Ils ont compris que c’était plus qu’un métier mais une passion. Après ma femme, que je remercie au passage pour son soutien, m’a beaucoup aidé à me professionnaliser.

Qu’est-ce que tu vas dire à tes enfants dans dix ans ?

«  Je leur dirais que j’ai au moins laissé une page dans le livre sur le Hiphop Sénégalais. Je pense qu’avant de partir, il faut faire des choses concrètes, travailler et poser des actes. »

 

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Un Conseil aux plus jeunes ?

« Ramper avant de marcher. J’ai galéré franchement avant d’en arriver là où je suis aujourd’hui et je continue à ramper. Il faut travailler avant d’avoir une certaine reconnaissance. Il ne faut pas bruler les étapes… être patient et se taire. C’est le résultat du travail abattu qui répondra aux provocations et aux interrogations. »

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