Hot! Wageble

Wageble 

Un après-midi de décembre, le groupe Wageble (acronyme de Wax-Aduna-Gëddu-Ëttu-Baatin-Lemu-Ëlëk) faisait un stop à la Boite à Idée. Quel plaisir de rencontrer Waterflow et Eyewitness. Je me souviens encore de ma première interview du groupe, il y’a bien quatre ans de çà, lors de la sortie de leur album Message of Hope. A l’époque nous avions du traiter par email, car Waterflow était à Washington DC et Eyewitness en Suisse et moi à Dakar. Aujourd’hui, dans la cour de la Boite à Idée, notre espace culturel situé à Mermoz, après une apparition fracassante lors des Galsen Hiphop Awards, Waterflow et Eyewitness me parlent de leurs nouveaux projets…

 

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« Ils sont terribles les graffs ! » dit Waterflow en regardant la fresque du collectif RBS Crew. « Quand on était à Thiaroye, on faisait du graffiti. On a débuté comme çà, d’ailleurs, par le graff.» m’explique Waterflow avant d’ajouter  « Les graffeurs sénégalais n’ont rien à envier aux artistes newyorkais… »

Alors, comment vous allez ?

W.«  Ça va. On va bien, on est au pays ! Ça fait 5 ans qu’on n’était pas rentré. Ça fait plaisir de voir que les choses bougent et que le publique est toujours là. »

J’imagine, que les gens vous ont pris d’assauts.

E.« Ça fait longtemps qu’on n’était pas rentrée, il y’a des gens qui étaient frustrés et je pense que ça les a rassuré de nous revoir sur scène. Tout le monde nous appel, tout le temps, à chaque instant. C’est impressionnant. On est hyper surpris, on ne pensait pas que les gens nous attendaient. »

Est-ce que vous prévoyez de revenir faire des dates ici ?

E.« On ne veut pas faire une date ou une simple tournée. On est en train de préparer un gros projet, pour novembre/décembre 2017. Il y’a beaucoup de chose qu’on veut rassembler, pour marquer le cout et le publique sénégalais. On va faire un retour, avec un programme, des gens qui sont partis depuis longtemps, des gens qui viennent d’ailleurs et des artistes locaux…»

Avant çà, entre Février et Mars, Wageble sort son nouvel album aux Etats-Unis.

 

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E« On a des concerts de prévu aux états unis, en Europe, puis on va finir l’année 2017 au Sénégal. »

De quoi parles le nouveau projet ?

W.« Witness the flow. C’est la combinaison de nos deux noms. L’album parle de nos vies, de ces dernières années, de nos expériences. On veut montrer notre nouvel univers musical, mais aussi confirmer notre technique. »

E.« L’album parle aussi des rencontres qu’on a faite durant nos voyages. Le projet présentera aussi les collaborations qui ont en découlé. On essaye également de montrer le chemin aux plus jeunes. On aimerait leur dire, que c’est possible de partir de zéro, pour arriver quelques parts. On aimerait leur montrer ce que l’on a pu concrétiser. »

Combien de titres il s’agit ? Qui sont les artistes présents sur cet album ?

E.« C’est des artistes connus, et d’autres moins connus. Il y’aura beaucoup de surprises. Je ne veux pas trop en dire pour le moment. On est en train de finaliser la tracklist, on veut choisir 17 titres, mais là on en a, entre 15 et 40 titres. On a enregistré entre la Suisse, la Norvège et les Etats-Unis. Parce notre ancien label est basé en Norvège, et on a invité sur l’album, l’un de nos anciens producteurs. Notre label, Nubian-Spirit est installé en suisse et Waterflow est aux états unis. »

Comment avez-vous réussis à maintenir le cap, malgré la distance ?

W.« Le succès est déterminé par la fois, l’expertise et la volonté. Notre relation n’a pas commencé dans la musique. On est des amis, des frères. On se parle tous les jours. Donc la distance n’a jamais été un problème. »

E.« Quand on était à Thiaroye, déjà on s’était dit que quoi qu’il arrive, on continuerait à faire de la musique ensemble… Il y’a des rêves qu’on a graffé sur les murs de la chambre de Waterflow et on les a réalisés. Le graff y est encore… Ça fait dix ans qu’on habite plus ensemble, mais on a sortie deux albums et de nombreux singles. On met Wageble avant tout. »

 

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Quel est la couleur Witness the flow?

E.« C’est difficile de qualifier la couleur du projet. Il y’a beaucoup de diversité dans l’album. On retrouve des bases de Hiphop oldschool, mais aussi de la musique traditionnelle, et des tendances, comme la trap-music. Il y’en aura pour tous les gouts. »

Quels ont été les processus de fabrication ?

W.« C’est au feeling, les choses viennent sur l’instant. L’inspiration du moment… »

E.« C’est pour ça, que ça prend du temps et puis, on a des vies, des responsabilités. Quand on le sent, on fait un son, ou on avance sur un projet qu’on avait entamé. On ne fait pas une course. La musique n’est pas temporelle. Quand on est satisfait, on sort un titre. C’est Eyewitness, qui produit les sons. »

Est-ce qu’aujourd’hui le rap vous fait vivre ?

E.«  Disons que oui, mais on a un style de vie assez couteux. La musique nous paye mais chacun de nous travail à côté. Moi je suis ingénieur de son, Flow est manager et gère une boite. C’est l’autre partie de nous, c’est un complément à la musique. Il faut bosser, ce trouver un business. Le rap ne te rend pas riche et on a des enfants, on veut qu’ils soient fières de leurs parents. »

Qu’est-ce que vous écoutez en ce moment ?

E.« J’ai découvert Papa Wenba, il y’a peu, donc j’écoute beaucoup sa discographie. Sinon j’écoute aussi Meek Mill. J’écoute beaucoup de Reggae, de la Dancehall. »

W.« J’écoute Ndiaga Mbaye, du rap us, du rock de la pop, des audios books. Je veux « clin-up se meu mind. » Je n’écoute pas trop la radio, parce qu’ils passent tous les mêmes sons. J’aime la bonne musique. J’aime les artistes qui se libèrent et sont eux-mêmes. »

 

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Est-ce que vous pensez du Game hiphop Galsen ? Qu’est-ce que vous avez pensé de la Cérémonie du GHHA ?

E.« Le Rap c’est beaucoup développé avec la nouvelle génération. On retrouve beaucoup de concept qui sont présent dans le Game international. C’est intéressant. Pour la cérémonie, je trouve ça super. C’est important qu’on ait cela dans notre pays. C’est important de pousser les artistes à avancer. Ce qui manque dans le Hiphop sénégalais, c’est qu’il n’y a pas de mouvement d’ensemble, d’unicité. Il faut jouer le jeu. »

Comment vous appuyez vos petits frères, Dablessed par exemple?

E.« Pour nous, Dablessed, c’est la continuité. Quand on faisait du rap à nos débuts, ils faisaient le thé. » Rire. « Quand ils se sont lancés, on les a soutenu parce qu’ils nous ont impressionnés, ils étaient très bons. Donc oui, on les soutient, mais on ne leur facilite pas les choses. C’est important qu’ils fassent leurs propres chemins. »

W.« Ils nous ont montré qu’ils étaient déterminés et bons dans ce qu’ils faisaient. Quand on a commencé on a galéré, on s’est battu et forgé dans la musique. Ils le savent et on ne leur épargne rien. S’ils ne travaillent pas, on les fou dehors ! » Rire « Par contre, on sera toujours là pour eux. »

 

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