Hot! Malyka Diagana

Malyka Diagana

Linguère Artwork

 

 

Je suis le travail de Malyka depuis bientôt deux ans. La jeune artiste sénégalo-mauritanienne shoot les artistes et le milieu culturel urbain depuis son arrivée au Sénégal, il y’a trois ans de çà. Je connaissais les travaux de Malyka mais je n’avais jamais eu la chance de la rencontrer ni d’avoir le temps de discuter avec elle. Il y’a quelques jours, elle me fait le plaisir de me retrouver à la Gueule Tapée, pour une interview. Qui est la femme qui se cache derrière l’objectif ? Quel sont ces rêves ? Ces ambitions ? Malyka accepte avec une générosité de répondre à mes questions autour d’un café depuis les bureaux de la Boite à Idée.

 

 

Malyka Diagana est sénégalaise d’origine capverdienne de part sa mère et mauritanienne (soninké)  de part son père. Malyka grandit et vit en Mauritanie ; enfant, pendant les vacances scolaires, elle venait au Sénégal, à Saint Louis voir la famille de sa mère. Après le baccalauréat elle décide de venir à Dakar pour poursuivre ces études supérieures… Callée en infographie, elle voulait faire de l’audiovisuel mais se retrouve rapidement à faire de la photographie. Elle apprend auprès des meilleurs, elle cite notamment Mr Sy, qui n’est autre que le grand Djibril Sy.

Aujourd’hui, Malyka entame sa quatrième année au Sénégal, la jeune artiste poursuit ces études en photographie, à coté de çà, elle  vit de son autre casquette, celle d’infographe. « Je laisse les gens me définir comme ils le ressentent… »  Malyka ne se définit pas comme une artiste, elle se voit comme une militante de l’art. Son Art, la photographie est au service des autres, des artistes qu’elle rencontre, côtoie et admire depuis son arrivée au Sénégal. « L’Art pour l’Art. Je travaille au service de l’Art. »

Son amour de la photo, elle le tient certainement de son grand père. Julien Lopez était l’un des premiers photographes de Saint Louis. Il avait un studio (Studio Artista) et prenait des portraits des habitants de l’ancienne capitale sénégalaise. « Si je me retrouve à faire de la photo c’est surement du çà… » Malyka s’intéresse beaucoup à son travail. Elle aimerait restituer celui-ci. « Il avait une certaine manière de photographier les femmes… A cette époque, les photos étaient en noir et blanc. » Le noir et blanc est un style que la jeune photographe s’est réappropriée. Elle apprécie beaucoup la monochromie. En chaque personne il y’a une dualité que le noir et blanc retranscrit bien ajoute Malyka. « Il exprime ce questionnement sur nous même… On n’est pas tout à fait bon, ni tout à fait mauvais… Il y’a en chacun de nous, une part de médiocre qu’on essaye de corriger… » Le noir et blanc pour Malyka ce sont toutes ces choses qui vivent en nous. Ce style de photographie met en avant des choses banales mais essentielles pour elle… «Les lumières réveillent les ombres et c’est nous tous ça… Je me définis en noir et blanc… »

 

 

 

Malyka a essayé de s’imposer ce style, un concept qui se resume a : «De l’ombre alors jaillit la lumière cela même qui la canalise la lumière cherchant la voix de la sagesse ultime celle qui ferait de nos regard une pensée hors du temps, et dans âme. » de le personnifier, de lui donner un caractère. Ca n’empêche pas la photographe de faire de la couleur. Cependant, elle a tendance à dire qu’une photographie ne restitue pas les couleurs du réelles… « Ton vert sera toujours un vert plus foncé ou moins. J’essaye de dé-saturer … Pour que quand on regarde mes photos, on sente  une part du réelle… Les bâtiments qu’on puisse les toucher…Certaines personnes arrivent à percevoir cela. »

Malyka continue son apprentissage au quotidien. Pour elle, la photographie c’est de la technique certes, mais c’est surtout beaucoup de sensibilité. La photographe continue à chercher, à explorer de nouvelles choses. Un de ces projets du moment, et d’essayer d’intégrer la photo à la décoration, comme du papier peint, ou un meuble. Elle aimerait que la photo soit quelque chose qui intègre l’espace et qu’elle ne soit plus qu’un simple objet de décoration ou de souvenir. Elle aimerait que celle-ci face un avec l’espace. Malyka travail encore sur ce projet et essaye de murir l’idée.

Pour cette fin d’année, Mademoiselle Diagana a été invité sur une exposition sur l’environnement. Ce sera sa seconde exposition. Vous n’avez pas pu oublier sa participation à Le Piéton de Dakar. Exposition mise en place par Delphine Calmette, durant le tandem Paris-Dakar. Il s’agissait là de montrer la vision des trottoirs et de l’environnement urbain de Dakar. Malyka y livra sa perception de la ville à travers cinq clichés urbains axés sur le graffiti. L’exposition devrait d’ailleurs partir pour Paris, afin d’y être exposé pendant trois mois. Cette première expérience était un challenge pour Malyka…  « J’ai pris la chose tels qu’elle est venue… C’était intéressant de partager et d’échanger avec d’autres photographes… »

 

 

Malyka a envie de participé à d’autres projets, d’exposer son travail. Cependant il est très difficile de monter une exposition. Souvent, les gens ne prennent pas en charge les couts d’impressions. Pour le moment, Malyka essaye de mettre en place un bureau. Elle aimerait acheter du matériel et monter son studio, afin d’avoir des clients ponctuelles, plus régulier.

La photographe a eu à faire des cœurs pour certains artistes. Hé oui, elle chante aussi ! Elle préfère les studios aux scènes. «  C’est dure d’être sur scène… Mais peu être qu’un jour je chanterais rire. Pour l’instant, je me concentre sur la photo et  l’infographie… »

Et là Mauritanie dans tous ca, me demanderez vous. Et bien là bas, c’est différent. Les Artistes et les jeunes ont encore des problèmes pour s’exprimer mais il y a certains collectifs de photographe, de peintres,  qui se développent et qui mettent en place des actions. « Quand je viens au Sénégal et que je vois que ca bouge autant, ca donne envie d’exporter ce dynamisme en Mauritanie… » A Dakar, les artistes n’ont pas de moyens mais cela ne les empêche pas de bouger, de créer et de s’exprimer. Malyka a envie de ramener ce mouvement en Mauritanie et aider au renforcement de capacité surtout dans le domaine de la culture. «Je sais qu’il y’a déjà des choses ici… La bas le terrain est encore vierge.. Mon objectif c’est de pouvoir ramener ça là-bas.

 

 

Pour Malyka, l’art est un facteur d’élargissement de l’esprit. L’éducation artistique doit être incluse à la base… « Les initiatives doivent être programmé en fonction des manques dans chaque région… les enfants ont l’étincelle. Il faut juste allumer le feu… » Malyka aimerait que les artistes aillent dans les régions, afin qu’ils amènent l’art là-bas.

Mademoiselle Diagana apprécie les travaux de certains photographes locaux. Elle cite notamment LayeproSkillzo et Gogo Sy.  Elle apprécie leurs manières de développer leurs arts… « Chacun à son truc. Ils ont trouvés leurs voies, leurs domaines… » Malyka cite aussi  Djibril SySiaka Traore, ainsi que Amina Diaw, qu’elle a eu à rencontrer durant Le piéton de Dakar.

Dans Dix ans : Malyka se voit faire le tour du monde… Faire participer les gens… Faire des expositions… Elle aimerait  voyager.. Voir d’autre choses.. D’autres cultures… des endroits nouveaux…Partager son savoir et susciter des vocations

 

 

Son coup de gueule : «hum, un coup de gueule, non je n’ai pas spécialement … la seule chose que j’ai envie de dire, c’est les filles levez vous ! J’en vois certaine, mais  il y’en a trop peu…»

Malyka Diagana aimerait que les femmes participent plus. « Sortez de vos coquilles !  La femme est quelqu’un qui a forcément quelque chose à dire. Il faut qu’elle ose faire des choses… Montrez vous, osez… C’est à nous qu’appartient l’avenir. Elles peuvent être de grande source de sagesse… »

http://www.linguereart.com/

Facebook page : /Linguere-Artwork-Photografik/

 

 

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *