Hot! Rhapsod

Rhapsod

J’ai découvert Rhapsod durant une soirée, au Big Five, Wakh Art invite.  Il était passé durant l’Open Mic. Le public était resté bouche-bé durant sa performance… Des semaines plus tard, Rhapsod me retrouve au bureau. Accompagné de son manager Tony, il s’installe et se raconte…

De son vrai nom Youssoupha, Rhapsod choisit ce nom d’artiste, à cause de sa signification. Les rhapsodes étaient dans la Grèce Antique, des poètes nomades, à la recherche d’une audience. Ils déclamaient des textes  consacrés pour la plus part à Homère. Youssoupha se considère comme l’un d’entre eux, à la différence qu’il interprète des compositions consacrées à la vie. Rhapsod est se définit comme un rappeur, un chanteur, mais aussi auteur, compositeur, musicien, et depuis peu slameur. Youssoupha explique que cette passion pour la musique, lui vient principalement de sa famille. En effet, les grands frères de Rhapsod sont aussi dans le milieu de la musique sénégalaise.

L’artiste s’est construit en écoutant notamment Rapadio, Bob Marley, Tracy Chapman. « Ça chantait à la maison, donc j’ai chanté avant de raper. » Le premier disque Hiphop de Rhapsod était l’album de Dady Bibson. « J’ai commencé à écouter beaucoup de rap sénégalais. J’ai laissé tomber le chant, et je me suis lancé dans le rap. » Mais très vite, Rhapsod allie deux disciplines. Aujourd’hui, il propose un répertoire rythmé, conscient, aux sonorités ouest africaines, aux influences jazzy, tout an restant ancré dans un univers Hiphop. « Le mouvement rap sénégalais limite les gens dans un truc. » Rhapsod fait ce qu’il sent, il ne veut pas se limiter. « Je veux que mon identité culturelle ressorte dans ma musique. » Rhapsod ne veut pas faire du Hiphop américain, en wolof. L’artiste prône une certaine africanité, tout an restant ouvert au monde, et aux autres cultures. « Mais il faut avoir une identité, une originalité, avant de tendre vers l’universalité. »

Youssoupha se lance en 2003, première guitare, premier cours de chant. A l’époque, il fait partie de la Chorale du club d’Anglais de son école.  En 2008/09, il quitte sa ville natale, Dakar, pour St Louis. Son grand frère et sa famille s’y installent. Youssoupha les rejoins. Il y passera son baccalauréat. Aujourd’hui à l’université de Saint Louis, Youssoupha étudie l’anglais. Il aimerait faire des études poussées et faire de la recherche. Depuis le début de l’année, Rhapsod a monté un groupe. Rhapsod and the Extatik Kayans« 2012 est une année de chantier. » Le groupe a passé l’année à monter un répertoire, à répéter, à faire quelques scènes sur le Campus. Rhapsod aimerait développer le live, et faire un maximum de scène sur St Louis, avant de démarrer les sessions d’enregistrements en studio.

 

Extatik : Etre en extase. Un kayan, dans la culture Sérère, dont Youssoupha est issue ; est un griot, qui accompagne les pécheurs et chante pour leurs redonner courage. « J’aime bien l’idée, du gars, qui trouve de l’inspiration sur le moment et qui communique quelque chose. »  Ça rejoints le concept de Rhapsode, et surtout, l’improvisation, style de composition, dont Rhapsod est friant. A Dakar, Rhapsod a fait beaucoup de Battle. «  Au début, je me suis fait « chifay », mais maintenant, je me défends bien. » Il aimerait monter un collectif de free-style, et développer ce genre avec d’autres mc’s de la place.

Les écrivains, ont une place importante dans la vie de Rhapsod. Youssoupha lit beaucoup. Et tous ces textes l’inspirent. Les écrivains de la négritude sont ses favoris. Mais aussi, des grands noms de la littérature africaine anglophone tels qu’Ayi Kwei Armah’. A coté de ça, Youssoupha aime bougeait. Son inspiration, lui vient aussi, de la vie, des gens, des conversations, des différentes observations qu’il fait. La spiritualité fait aussi partie de son inspiration et des ses sujets de prédilection. C’est un sujet qui revient dans de nombreux textes de son répertoire. Rhapsod est également très impliqué dans le sociale. Il cite Gandhi : « C’est en nous, que doit s’effectuer le changement, avant de l’appliqué au monde. » Souvent quand il s’engage, d’un point de vue social, c’est surtout, pour parler aux gens. « Il est grand temps qu’on fasse une introspection et qu’on regarde ce qu’il ne va pas en nous. » Notre environnement est à notre image ajout-il. Avant de demander aux autres de changer, il faut se changer soit même et arrêter de mettre toute la misère du monde sur les épaules des autres. « J’aime les artistes, qui vivent ce qu’ils disent. » 

 

Son mot de la fin : « Ouverture, c’est le mot en faite.  C’est ce que j’ai appris y’a peu de temps. Et puis faites ce que vous sentez. Tout en restant toujours vrai avec soit même. Merci à Wakh Art.»

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