Hot! L’Orateur Du Djolof

L’orateur du Djolof

 

 

J’ai rencontré l’orateur du djolof, il y’a quelques mois, durant une soirée Vendredi Slam, qui avait lieu alors, dans les ateliers de Germaine Anta Gueye, au Get D’Eau (quartier de la capitale). J’avais apprécié la prestation de l’artiste. Son slam m’avait surprise. L’artiste était critique, mais il gardait une part d’humour. 

« Je suis poète, slameur et artiste. »

 

L’Orateur du djolof se définit comme un homme de la terre, comme un africain.  Né à Bujumbura au Burundi, d’un père sénégalais, et d’une mère rwandaise… L’orateur du Djolof a grandit avec les conséquences de la guerre du Rwanda. Sa poésie est engagée. Les séquelles de l’horreur restent perceptibles dans ses textes. L’orateur se définit comme un révolutionnaire. Mais sa révolution, il la veut pacifique.  L’artiste est la voie des aphones. La voie du Djolof. (Le Djolof était un grand empire, avant les années indépendances. Aujourd’hui les grands publics nomment le Sénégal ainsi. )

« Quand j’ai découvert le slam au lycée, j’ai commencé à allégé mes textes. A faire une poésie de proximité. »

Il découvre le slam en 2006, grâce à une rencontre. Elle s’appelle Fabienne Deschamps et elle est française.  Autour d’une discussion sur la poésie, elle lui parle du slam. A cette époque, L’Orateur du djolof est au lycée.   Il s’intéresse de près à cet art. Il découvre bientôt, Abd AL Malik et d’autres slameurs de la scène française. Ils l’inspirent. L’Orateur qui était poète, donne, une autre direction à ses textes et se rapproche peu à peu de ce nouveau genre, de poésie moderne, qu’est le slam… Dans le même temps, il étudie la musique, sa deuxième passion. L’Orateur se rapproche d’un guitariste de la scène st louisienne, Ngam, qui lui apprend les bases de la guitare.

« C’est ainsi, que j’ai commencé à apprendre à jouer de la guitare.»

Un an après, en 2007, L’Orateur du Djolof, fait sa première scène, lors des journées culturelles du Fosco. Il joue alors, Vivre Vrai, son premier texte slam, accompagné d’un guitariste guinéen, Bemba.

En 2008, L’Orateur fait une autre rencontre, qui marquera son parcours artistique. Julien Delmère, slameur lillois, est de passage à St Louis, dans le cadre du jumelage culturel entre Lille et St louis. Des ateliers slam sont en place. L’artiste participe à ses ateliers. Il découvre une autre façon d’écrire. L’insertion de colonnes, des choses simples. En lisant ses textes au public, il les découvre sous un nouveau jour.

«  Il y avait des rappeurs, de grands noms de la music. Jamais je n’aurais imaginé partager un atelier d’écriture avec eux… »

 

L’année suivante, à l’université de St louis, ou il étudie, L’Orateur Du Djolof fait une soirée Slam, financé par la Campagne Imaginaire de Lille.  C’est un succès.. Peu de temps après, l’artiste sort une mixtape de 5 titres : Force et Honneur. La qualité n’était top me dit-il. Mais, L’Orateur était déterminé. Il voulait faire découvrir son art au public st louisien. A L’époque, il vendait le disque à 1000Fcfa. Il s’était installé devant le village des Filles.

« Après l’université je partais en ville, voir ma mère. Le soir je jouais avec les guinéens dans les bars. »

En 2010, L’Orateur organise une autre soirée slam. Il se fait remarqué par l’institut français de St Louis.  Souvent à l’institue, L’Orateur croise Oxmo Puccino dans le cadre lors du festival Rap’andar.  Cette rencontre a beaucoup aidé l’artiste. A l’époque,  «  j’étais un peu perdu, je ne savais plus trop quoi faire. » Cette rencontre lui apporte un nouveau souffle.  Sa rencontre avec le group de slam NEVCHEHIRLIAN lui a également apporté, dans la mesure ou il a participé a l’enregistrement de leur prochain album. D’autres rencontres artistiques marqueront la carrière de l’artiste. De nombreux featurings se font. Peu de temps après, L’Orateur du Djolof, met en place une tournée scolaire : Slam ta Route. C’est une tournée qui débute en Janvier et se termine en Avril, chaque année. Slam Ta Route amine des ateliers d’écriture avec 6 lycées de St Louis…

En 2011, L’Orateur met en place un festival de slam : Rêve d’Afrique. Le festival se décompose sur deux jours d’ateliers avec les élèves de st Louis. L’Orateur aimerait aller plus loin, et cette année, ouvrir ce festival. Il souhaiterait inviter, cette année, des slameurs dakarois, et Souleymane Diamanka. La mise en place d’un tel festival demande un peu de moyen, que L’orateur cherche encore. Alors, si le projet vous plaît, peu être que vous pourriez faire un geste…

L’Orateur prépare son premier album : L’Africain à Point Nue.La base musicale de l’album, est une guitare classique, accompagnée par des sonorités africaines. Cet album, c’est lui, sa vie, ses rencontres, ses expériences…  La spiritualité est un thème qui revient souvent. Avec un père marabout, et une éducation religieuse, l’Islam a toujours fait partie de la vie de l’Artiste. D’autres thèmes sont abordés dans l’album, notamment, les problèmes liés à la guerre du Rwanda. Swahélie, wolof, français, anglais.

« Ce n’est que moi, c’est l’Afrique, je suis un africain à point nue. »

S’il devait être quelqu’un il serait sa mère. Sa plus grande source d’inspiration. Son père étant décédé tôt. Sa mère se retrouve seule, étrangère avec cinq enfants.

S’il était une œuvre, il serait un élan du cap. « J’en ai vu un au parc de Hann. Il a une tête de cheval et un corps de vache. Il peut sauter deux mètres de haut… J’étais choqué. C’est incroyable que quelque chose comme ca existe. »

Son message de fin :

« Je suis quelqu’un de simple, ou du moins,  j’essaie d’être quelqu’un de simple. J’aimerais juste que les choses soient plus simples. Il faut faire des choses justes pour les faire…  C’est sa la vie. »

Ou le retrouver : https://www.facebook.com/lorateur.dudjolof?ref=ts&fref=ts

http://soundcloud.com/lorateurdudjolof

 

 

 

 

 

 

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